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1917
7.6
1917

Film de Sam Mendes (2019)

They shall not grow old eux non plus

Une excellente surprise que ce 1917 !


N’étant pas particulièrement friand du genre et ayant vu Nolan se casser récemment les dents sur un sujet similaire (le suivi en immersion de deux jeunes soldats anglais en France), je dois bien avouer que sur le papier, le film ne me vendait pas du rêve. Je craignais l’exercice de style un peu vain et désincarné, n’ayant finalement pas grand-chose d’intéressant à proposer outre sa performance technique (le fameux plan-séquence). Mais bon, Mendes oblige, je me devais de lui laisser sa chance, et franchement, je suis conquis. Loin de n’être que cette simple performance technique (précisons au passage que le film est en réalité composé de plusieurs longs plans fondus numériquement), le film est au contraire étonnement touchant. Et l’immersion totale.


Le film démarre tout en douceur, par une sieste dans un champ, où l’on rencontre nos deux protagonistes – qui ont, je dois le dire, un peu des têtes d’endives. Qu’importe. S’ensuit une traversée de leur campement puis leur mission leur est confiée : rejoindre au plus vite un campement allié afin de faire annuler une offensive contre les frisés. Les deux personnages prennent acte, quittent leur campement, et… ça y est, l’aventure commence. Et la magie opère. A partir de cet instant, qui voit les personnages traverser le no man’s land entre leurs tranchées et les tranchées ennemies, j’ai été pris jusqu’à la fin du film. Loin de n’être qu’une coquetterie, l’aspect plan-séquence fonctionne du feu de Dieu : le film est fluide et immersif. Enchaînant les longues séquences, présentant chacune un nouvel environnement (le no man’s land, les tranchées ennemies, la grotte, la ferme, la ville en ruines, etc.), le film est captivant de bout en bout.


Captivant… et magnifique visuellement. Le compère Roger Deakins est en forme. Je pense évidemment à la partie de nuit dans une ville en ruines et en flammes. Sublime… Certains plans sont à tomber par terre. Même chose pour le fidèle Thomas Newman, qui livre une partition vraiment top (cette petite nappe d’ambiance quand les personnages traversent le no man’s land). Bref, les astres sont tous alignés et ça fait plaisir. L’immersion est totale. Et l’émotion fonctionne… et je dois bien avouer que deux des dernières scènes du film ont failli me faire flancher (mais je me suis retenu, il y avait peut-être des boches dans la salle et on ne pleure pas devant les boches). Et ça, c’est bien joué. Bref, en ce qui me concerne, le film est vraiment efficace. Et une excellente surprise.


Je recommande donc !

ServalReturns
8
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Créée

le 16 janv. 2020

Critique lue 300 fois

ServalReturns

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4

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