Après les succès de JAWS et RENCONTRE DU TROISIÈME TYPE, Spielberg décide de réaliser une comédie écrite par Bob Gale et Robert Zemeckis, le duo derrière RETOUR VERS LE FUTUR.
À ce moment précis le jeune prodige peut faire ce qu’il veut, Universal lui mange dans la main. Il propose alors une farce à la fois burlesque et irrévérencieuse. Avec des airs de sale gosse, Spielberg dézingue la société américaine de l’époque et se moque sans retenue de la paranoïa après l’attaque de Pearl Harbor par les japonais. Le réalisateur jouit d’une telle liberté, qu’il opte pour l’auto parodie et un gros clin d’œil à JAWS pour débuter son 5ème long métrage. Spielberg fait ce qu’il veut. Il fait tellement ce qu’il veut qu’il passe 2h à malmener Hollywood.
Plein de fougue, et remonté à bloc suite à ses succès surprises, le réalisateur en profite pour montrer à la planète cinéma que son talent de metteur en scène n’a pas décliné. Bien au contraire. Sa réalisation bourrée d’énergie est maîtrisée du début à la fin, il manie sa caméra comme un maître. Les scènes d’actions assez jouissives ne laissent pas de répit, pourtant, Spielberg fini par nous épuiser par sa démesure et son besoin viscéral de tout détruire sur son passage. Lorsque le final en feu d’artifice arrive enfin, le spectateur est dans une phase de grande lassitude face à ce joyeux bordel.
Pour amuser la galerie, Spielberg a pris soin de recruter la fine fleur des comiques du SNL, avec John Belushi et Dan Aykroyd en première ligne, ce qui n’empêche pas 1941 d’être son premier et dernier véritable échec financier. Mais le réalisateur n’a pas dit son dernier mot, pour notre plus grand bonheur il se remet en scelle deux ans plus tard avec LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE. Mais ceci est une autre histoire…