Memento operis

Un film avec un parti pris audacieux ; et si l'abus de filtre, d'effet de vignettage, et d'images sales est parfois gênant, j'entend par là que ça n'apporte aucune plus-value et que le film aurait pu s'en passer sans que cela ne nuise à son récit ; Boyle se sert du genre éculé du film d'infesté/zombie pour proposer quelque chose d'inédit à son œuvre, de différent.

Le réalisateur n'oubli pas que les infestés ne sont qu'un contexte dans un film résolument humain et tourné vers ses personnages. Le récit initiatique de Spike, d'abord dans la découverte d'un monde sans pitié et violent, devient ensuite une quête naïve mais pourtant fiévreuse qui abouttit à un final étonnant, touchant, aux antipodes du schéma classique. Ralph Fiennes, dans cet art macabre, y est incroyable, Jodie Comer et Aaron Taylor-Johnson très justes, et le réalisateur emmène le petit Alfie Williams plonger dans les tréfonds de l’essence du cinéma horrifique.

Tout comme le premier film, 28 ans plus tard se veut résolument intriguant, avec des scènes de tension folles, tout en étant résolument (très) punk. Sublimé par une très bonne bande-son, le film, un peu foutraque, se permet même d'être émouvant. À voir pour le croire.