28 ans plus tard
6.2
28 ans plus tard

Film de Danny Boyle (2025)

Après une invasion de film de zombies dont 28 jours plus tard faisait partie des chefs de file en apportant un peu de fraîcheur et de dynamisme, que peut bien offrir ce troisième opus ?

Je précise que j'ai fait l'impasse sur le 2e, quelques semaines plus tard, les choses n'allaient pas s'améliorer.

Et, 28 ans plus tard, ce n'est pas le cas non plus. Enfin si, pour le reste du monde, seul l'Angleterre reste en proie à la saloperie de virus et ses enragé.es, mais les gens s'adaptent.

Dès le départ, Danny Boyle montre qu'il ne veut pas faire un film prétentieux (même si) mais reprendre l'idée du premier en racontant le quotidien du péquin moyen, ici une communauté et précisément une petite famille, l'accent est mis sur le social, d'une manière certes un peu caricatural mais efficace, dès le départ aussi, il reprend la virulence du premier avec une intro assez étrange, violente dans sa mise en forme mais imparfaite dans son exécution, peu importe ça donne le ton d'une première partie où tout se joue sur les effets de caméra, les changements brusques de sonorités, une atmosphère assez punk (voire grindcore) et au final très très british, là encore tout n'est pas si soigné et frôle souvent le ratage si on ne se laisse pas porter.

Mais cette première partie reste lourde, angoissante, poisseuse, rarement belle ce n'est que pour mieux profiter de la deuxième où le voyage initiatique se tourne vers une mystique bienvenue et nous surprend avec un Ralph Fiennes impeccable, terriblement flegmatique où la réalité de la mort (et de la vie) prend un tout autre sens, déshumanisé avec le père dans une première partie, sacralisé avec la mère et le docteur dans cette deuxième, le décalage est d'autant plus marquant que l'on passe d'une réalisation chaotique et effrénée à une mise en scène contemplative et une image soignée .

Danny Boyle s'affranchit du film d'horreur, du film de zombies et raconte une histoire de vie, une histoire locale même et surtout le parcours initiatique d'un gamin qui évolue au milieu de traditions et de conservatisme dans un monde transformé.

La conclusion en est le point d'orgue avec le développement d'un autre gamin qui a choisit un tout autre chemin de croix.


Ma note est certes bien généreuse, 28 ans plus tard est imparfait et souffrira sans doute d'un deuxième visionnage où les travers sauteront au visage, reste que l'idée de Danny Boyle reste sans doute la meilleure, ne pas aller plus loin, ne pas réinventer ou surenchérir sur cette mythologie des enragés comme le ferait le cinéma américain mais se contenter de faire du simili Ken Loach avec sa touche punk, psychédélique qu'il avait un peu abandonné.


Mention spéciale pour l'atmosphère musicale qui use de tous les codes en vrac, c'était un réel plaisir auditif.

Yoann_O_Bedlam
8
Écrit par

Créée

le 12 juil. 2025

Critique lue 7 fois

Yoann O'Bedlam

Écrit par

Critique lue 7 fois

D'autres avis sur 28 ans plus tard

28 ans plus tard
JoggingCapybara
2

Télé-zobbies

Vingt-trois ans après « 28 jours plus tard », « 28 ans plus tard » commence par une première régression. Alors que son prédécesseur, « 28 semaines plus tard », s’achevait sur l’arrivée du virus en...

le 18 juin 2025

76 j'aime

4

28 ans plus tard
RedArrow
7

Memento Amoris

Vingt-huit ans plus tard, l'Europe continentale est parvenue à éradiquer le fameux virus mais la Grande-Bretagne et ses survivants sont laissés à l'abandon de leur quarantaine.Sur une petite île...

le 18 juin 2025

40 j'aime

9

28 ans plus tard
lhomme-grenouille
3

28 ans pour rien

Aujourd'hui cela fait 28 ans. Ou peut-être 22, je ne sais pas.De toute façon, depuis ce temps-là, tout est parti en vrille. C'est le retour au Moyen-âge, voire carrément à celui des hommes des...

le 20 juin 2025

35 j'aime

49

Du même critique

Le Tambour
Yoann_O_Bedlam
5

Un tambour qui cogne dur.

Décidément, je ne parviendrais sans doute pas à noter ce film. Si je m'écoutais, il aurait droit à un médiocre 2 ou 3 mais c'est bien parce que je l'ai trouvé insupportable... attention, pas...

le 30 mars 2015

19 j'aime

3

Star Trek : Picard
Yoann_O_Bedlam
4

Admirable Jean-Luc Picargh.

Bon, ça ne démarre pas top ouf mais les premiers pas dans la nouvelle arrivée de l'univers Star Trek se fond et colle à la nouvelle image modernisée, démarche entamée avec Star Trek Discovery, dans...

le 24 mai 2020

10 j'aime

Hérédité
Yoann_O_Bedlam
4

Hérédité des clichés du film d'horreur

Hérédité débarque et déboule comme LE film d'horreur à ne pas rater à l'orée de l'été, plan marketing ficelé, des retours dithyrambiques et au final, je n'en connaissais que son affiche plutôt...

le 18 juin 2018

6 j'aime

1