Autant je suis plutôt client du travail de Danny Boyle d'habitude, autant là je suis assez mitigé.
Déjà, il y a l'usage de caméras DV pour le tournage dont le résultat est je trouve particulièrement laid. Tourner un film en définition standard en 2001 et en bourrant le tout de grain et de renforcement artificiel des contours pour le transfert sur pellicule, ça donne quelque chose de plutôt moche même si c'est un parti pris. Je sais que c'est pour conférer au film l'aspect d'un vieux documentaire un peu glauque et aussi pour des raisons pratiques à l'époque, mais pour ma part je trouve que ça donne un rendu assez amateur au film malgré des plans assez travaillés. On est souvent dans la pénombre mais pas au service d'une ambiance particulière, je trouve juste que ça donne au film un côté fauché. Seule la dernière scène tournée en 35 mm échappe à ce problème, et c'est bien plus agréable à regarder ! Lorsqu'on ajoute à cela la réalisation de Danny Boyle qui se rapproche énormément du clip vidéo lors d'une scène où les personnages sont en danger, je ne peux qu'être déçu.
En dehors de ça il y a quand même Alex Garland au scénario, la musique est à la fois douce, onirique et glaçante et les acteurs sont bons donc on ne passe pas un mauvais moment, mais la forme a pris le pas sur le fond et écrase complètement le potentiel du film à mes yeux.