Avec 3 colocs et 1 bébé, Kat Coiro livre une comédie qui semble avoir oublié sa mission première : captiver et émouvoir. Le film part d'un postulat sympathique, mais son traitement paresseux transforme rapidement cette bonne idée en un récit tiède et sans saveur.
Dès les premiers instants, l'inconsistance du scénario saute aux yeux. Les situations s’enchaînent de manière mécanique, sans jamais réussir à provoquer un véritable attachement pour les personnages. L'intrigue, censée explorer les bouleversements qu'un bébé impose à trois adultes immatures, reste désespérément en surface. La comédie ne décolle jamais réellement, et les rares tentatives d'émotion semblent plaquées, artificielles, presque embarrassantes.
La mise en scène, d'une banalité déconcertante, n’apporte aucun souffle, aucun rythme véritable à l’ensemble. Kat Coiro se contente d'appliquer des formules usées sans chercher à insuffler une identité propre au film. Ce manque d'audace et d'énergie contamine l’ensemble de la narration, donnant au film une impression de déjà-vu sans relief.
Côté interprétation, malgré une bonne volonté perceptible, les acteurs paraissent livrés à eux-mêmes. Leur jeu oscille entre caricature et banalité, renforçant l'impression d'un projet survolé plus que construit. Certains dialogues, en particulier, sonnent creux, comme récités sans véritable conviction.
Il faut néanmoins reconnaître quelques éclats de sincérité, quelques scènes plus authentiques où l'on devine ce que 3 colocs et 1 bébé aurait pu être : une chronique tendre et décalée sur l'irruption brutale de la responsabilité dans une vie légère. Malheureusement, ces moments restent des éclairs fugaces dans un océan d'indifférence.
Avec son rythme poussif, son humour convenu et sa légèreté forcée, 3 colocs et 1 bébé s’épuise avant même d’avoir commencé à vraiment raconter quelque chose. Mon 3,5/10 traduit autant la déception que l'agacement face à un film qui donne l'impression de ne jamais vouloir aller au bout de ses ambitions.