Qu'ils sont mous ces films romantiques et poétiques. Il n'y a pas un super héros ni un zombie. On n'y retrouve ni dragon, ni infirmier stagiaire sexy. Pas même une blonde à forte poitrine. Alors pourquoi attendre cela de 5 centimètres par seconde?
Tout d'abord, je pense qu'il faut parler de l'obsession de Makoto Shinkai pour les trains et transposer cela en France. L'ami Makoto (je l’appellerais ainsi à partir de maintenant) semble aimer composer, poinçonner son billet et ceux de ses personnages virtuels. Et chose incroyables, les trains sont à l'heure. Le premier point interessant dans ce film est donc la ponctualité des trains qui va nous permettre de vivre une histoire sur la distance et le temps. Encore un truc pour lequel l'ami Makoto a une affection (Hoshi no Koe, ça picote aux yeux).
Vla ti pas qu'on nous ressort l'éternel amour à distance impossible. C'est nul et il manque Bruce Willis me direz-vous. Que Nenni. L'ami qui n'est pas du petit déjeuner avait tout prévu, la narration est bonne, en 3 actes temporels distincts qu'Aristote aurait aimé s'il avait eu la télé. Mais bon, problème de timing. Quoi qu'ils en soit, nous suivons nos héros de l'école primaire à l'age adulte au travers de trois actes que j'ai failli qualifier de manqués alors que pas du tout. Mais dans l'idée du scénario, il y a de ça.
Un peu comme sur ses précédentes réalisations, Shinkai nous sort un truc visuellement réussi. Mais pour une fois je trouve certaines scènes un peu lourdes en détail. On se passerait peut etre de scene de pseudo songe autour du thème du ciel et de l'espace. Mais bon, cela souligne quelque peu le rythme lent et contemplatif de certains moments, qui force le spectateur à la remise en question (si ce n'est pas le cas, vous n'avez pas vécu un évènement comme dans le film).
Ce film est peut-être, pour certains, trop mièvre car basé sur des histoires d'amour impossibles, sur le non dit de la culture japonaise. Mais cette façon de vivre les choses se retrouve aussi chez les gens occidentaux timides, car il y a des mots qui ne se disent pas parfois, parce que c'est pas le bon moment. Et le moment ne vient jamais parfois. Makoto a probablement fait un exercice lui rappelant son histoire... et ça ne plaît pas à tout le monde.
Mais pour peu qu'on s'attache à la beauté visuelle, la sonorisation adaptée, l'ending de feu, le scénario torturé, on peut y trouver une belle oeuvre courte et peu conventionnelle. Pas le film du siècle, pas le meilleur du genre. Mais un film torturé en effet, jusqu'à son déroulement, pour lequel rester à la surface est un gâchis.