Le Elephant autrichien
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le 1 avr. 2013
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Après avoir vu quelques films d'Ozu et de Haneke, je commence à comprendre la fonction du naturalisme. L'objectif n'est pas de dresser une liste de détails historiques et de détailler pendant quinze page une place marchande de Rouen, mais de comprendre la mentalité des gens de cette époque. On comprend la mentalité des français du dix-neuvième siècle en lisant l'Exégèse des lieux communs, et on comprend le nihilisme des modernes en regardant 71 fragments d'une chronologie du hasard.
Ce dernier volet de la trilogie est sans doute le plus réussi. L'idée de fragmenter la narration en proposant un exercice de montage bien plus affirmé met parfaitement en lumière les tares des modernes. La tension, due à l'incapacité des personnages de communiquer entre eux (retenons cette magnifique scène où l'agent de sécurité gifle "accidentellement" sa femme et regrette immédiatement son geste, cette dernière lui pardonnant sa "maladresse" malgré sa surprise), de la vacuité de leurs occupations et préoccupations, n'éclate qu'à la toute fin dans un moment Chute Libre-esque glaçant, avant de revenir à une routine morne épicée aux infos chocs. Tout est mis sur le même plan, de la tuerie éclair au repas de Noël, en passant par des guerres extraterritoriales tout à fait hors de portée.
C'est là que la démarche naturaliste de Haneke est brillante. Le film est tout à fait amoral, il ne fait que montrer l'absurdité du monde moderne sans jamais rien imposer au spectateur, c'est une réelle prise de conscience pour ce dernier. On est très loin de la bêtise des élans politiques de certaines illustrations de Joan Cornellà... dont l'entièreté du travail donne raison à Michael Haneke.
Créée
le 26 août 2020
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