Juge fermée, et célibataire endurcie, Ariane Felder (Sandrine Kiberlain) est contrainte par ses collègues, un soir de 31 décembre, d’entrer dans la fête, et boit plus qu’à son habitude. Quelques mois après, elle se retrouve enceinte, sans connaître le père. La recherche qu’elle mène la conduit à Bob Nolan (époustouflant Albert Dupontel), un cambrioleur un peu limité mentalement, accusé d’avoir découpé en morceaux le vieillard chez qui il commettait une effraction, et de lui avoir mangé les yeux. Bob lui demande alors de l’innocenter, en échange de quoi il ne dira rien des égarements d’Ariane…


C'est grâce au casting que je me suis intéressé à cette comédie qui me faisait craindre le pire… Pensez ! Une comédie française qui porte sur les sujets scabreux dont est friand un certain (mauvais) cinéma américain... Et pourtant, Albert Dupontel parvient brillamment à éviter toute lourdeur en s’intéressant davantage à la relation qui unit Ariane et Bob après le passage à l’acte qu’à l’acte lui-même. Si Sandrine Kiberlain est excellente dans son rôle de magistrate coincée, que dire de l’incroyable Albert Dupontel ? Le jeu absolument parfait des deux acteurs principaux contribue à nous faire sentir toute la délicatesse de ces personnages d’une grande maladresse qui tentent vainement de cacher celle-ci l’une derrière une rigidité apparente, l’autre derrière son apparence de brute (la scène où on voit Bob Nolan pleurer en voyant à la télévision tout le mal qu’on dit de lui étant de ce point de vue-là impressionnante de justesse). Où l’on voit l’art consommé que Dupontel emploie à faire ses films : en effet, derrière ses scènes parfois très outrées certes un peu lourdes (la scène où Nolan essaye de se disculper en imaginant comment le vieillard aurait pu être dépecé par accident, hilarante, mais qui ne brille pas par son extrême finesse…), il ne délaisse jamais ni la finesse ni l’émotion. Quant à la mise en scène, aux effets spéciaux, aux seconds rôles (tous parfaits, avec une mention spéciale à Nicolas Marié, hilarant avocat bègue de Dupontel), il ne semble rien avoir à y redire. On en vient à regretter de n’avoir pas plus de Dupontel pour sortir la comédie française du gouffre où elle est tombée…

Tonto
9
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le 13 févr. 2016

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Tonto

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