The Divergent Series : Allegiant est le dernier film de Robert Schwentke et le second sur cet univers, puisqu’il a réalisé, l’année dernière, Insurgent. Ici, nous suivons notamment les personnages de Tobias et Tris dans leur fuite de Chicago qu’ils retrouveront pour la fin du film. Celui-ci prend place dans un espace-temps très éloigné du notre, du moins, c’est ce que nous pensons à son ouverture.


Ce film est d’une richesse absolument étourdissante. Le scénario est d’une grande complexité entremêlant les péripéties de Tris et Tobias, tout en suivant David (l’antagoniste) d’un côté, et de l’autre, les conflits se développant entre les factions. Cela sans qu’à aucun moment nous ne nous perdons. Le rythme y est si intense qu’à la sortie nous avons l’impression d’avoir vu en deux heures l’équivalent de trois films.
Le travail d’écriture et de décor est très recherché, nous intégrant dans le futur où s’opposent deux narrations et univers distincts, reliés par le fil rouge que représente le petit groupe ayant quitté la ville. Nous avons ainsi, la possibilité de suivre les événements se passant à Chicago, ville à moitié détruite se composant de décors gris, démontés, post apocalyptiques et, en même temps, nous pouvons observer le récit se déroulant, lui, au Bureau, lieu qui semble à l’aube d’une nouvelle ère avec des technologies bien plus élaborées, une architecture souple, fluide, où domine une certaine esthétique.
Là où Chicago est très sombre et austère, le Bureau est lumineux, plein de reflets agrandissant l’espace, tout en gardant une partie dans l’ombre, mais dont l’univers futuriste garde l’homogénéité. Ces deux mondes sont totalement opposés, et pourtant, étroitement liés.
Notons que le scénario est conçu de sorte à ne jamais trop en dévoiler, tout en nous faisant pénétrer un monde ultra riche, ce qui entretient une constante curiosité nous donnant envie de creuser davantage. D’ailleurs, nous n’avons pas besoin d’avoir vu les précédents films pour comprendre celui-ci.


Etant pourtant un film de science-fiction, nous avons une forte impression de réalisme crée par l’origine de ce conflit qui, nous rapproche de ce monde imaginaire.
En effet, nous apprenons dès le début du film, que la destruction du monde est dû à la volonté de rendre tous les hommes parfaits, causant inévitablement leur perte. De là, un groupe de survivant, appelé le Bureau, pensant avoir acquis la maturité de leurs erreurs passées, agit en croyant faire le nécessaire pour éviter le même cataclysme. Sauf que le film finira par nous montrer qu’ils ne font que refaire le même schéma.
Par conséquent, quand nous sommes face à un scénario étant capable d’une telle critique, avec autant de recul et, en même temps, ampli de vérité sur nos propres sociétés, nous ne pouvons qu’apprécier ce travail. Même si cela est fait de manière peut être peu subtile, sûrement inculqué par le genre cinématographique, néanmoins l’enchaînement est très fluide et se fait implicitement sans qu’à aucun moment cela nous semble criant.


Je tiens aussi à applaudir la mise en scène qui m’a frappée la rétine dès les premières minutes du film. Elle est d’une justesse indéniable. Nous avons beaucoup de mouvements de caméra, de plans tournés à l’épaule, formant un ensemble nous mettant de plein pied dans l’univers. Le cadre est toujours exactement là où il le faut et ne se montre d’aucun surenchérissement.
L’ensemble de ces décors, de l’esthétique et de la lumière nous plonge dans ce film d’emblée. Nous avons quelques doubles focales magnifiques et la profondeur de champ est parfaitement bien gérée, d’autant plus que filmée avec des lentilles anamorphiques, le résultat est de toute beauté.
De plus, pour un film de science-fiction, l’action est présente sans surplomber l’image, sans prendre le dessus sur le discours du film et l’aspect relationnel entre nos protagonistes.
De même, le film n’est absolument pas violent, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Il n’y a aucun sang et pourtant les scène d’actions sont poignantes. Le cadre est fait de sorte à ce que nous ne voyons pas la violence directement, mais nous le fait ressentir, avec l’aide des bruitages, de manière magistrale.
Qu’un réalisateur soit capable de montrer des scènes d’actions nous captivant sans recourir à une facilité de mise en scène nous montrant tout, juste pour satisfaire les plaisirs gores du public, est d’une ingéniosité et d’une audace que j’encourage particulièrement.
Je note aussi le travail sonore qui nous permet de ressentir le film avec force, sans ne jamais employer de superfluité comme la 3D.
Pour finir, les acteurs sont aussi excellents, ils savent tout faire sans aller trop loin et témoignent d’une sincérité qui semble briser la glace habituelle de l’écran.


Pour résumer, ce film est une merveille. Tout est homogène, fluide et d’une esthétique fascinante. Aussi rare que cela puisse paraître, je le recommande autant pour ses qualités plastiques que narratives.


A bientôt dans une salle obscure !

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le 12 mars 2016

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