Un p'tit nouveau arrive dans un char. Tout le monde lui en met plein la gueule. Ce p'tit nouveau c'est toi. Tu morfles avec lui. Tu comprends la guerre avec lui. Tu piges qu'à la guerre, on peut pas être gentil. A la guerre, on abat des gens de sang froid. A la guerre, il n'y a pas de héros, juste de la boue et des cadavres en sursis.
Il y a les fusillades, les combats de tanks majestueux dans le brouillard qui ne se lève jamais sur la campagne allemande. Les balles traçantes sifflent, les obus sont rechargés à la hâte, le tonnerre des moteurs gronde. Mention spéciale aux sons assez réussies, malgré quelques morceaux sombrant un peu trop dans le pathos avec de jolis violons.
On est immergé dans cette grisaille qui n'en finit pas, où tout tourne autour du tank, du Fury, qui porte bien son nom. La bataille finale est assez grandiose, bien qu'un peu surréaliste, à l'instar des lumières orangées qui la bercent. Le moment le plus réussi est sans doute le duel de chars, les fragiles Sherman contre l'implacable Tigre, très crédible dans sa représentation d'une bataille de chars rangée.
Le film a tout de même pas mal de défauts, un peu trop mécanique, tout est utile, un peu trop cliché avec les personnages autres que Brad Pitt assez ambigu et LaBeouf moins insupportable que d'habitude. Aussi, comme mentionné précédemment, quelques chutes dans un pathos un peu gratuit.
Mais comment ne pas être réjoui devant ce film où les américains ne sont pas les grands héros sauveurs du monde, mais juste des hommes qui se trainent dans une carcasse de métal crasseuse.