Depuis son retour fracassant en 1998, la poupée tueuse a ranimé les espoirs de son producteur David Kirschner ainsi que de son scénariste officiel Don Mancini. On découvrait donc à la fin du quatrième opus la naissance de la progéniture du couple meurtrier Chucky et Tiffany. Six ans plus tard, nous découvrons enfin ce qu'il est devenu. Mancini passe donc également à la réalisation pour clore ce chapitre final.
Hélas, ce cinquième film est le moins bon de la saga, les mésaventures de la poupée tueuse partant trop en drame familial plutôt qu'en véritable film d'horreur. Les nouveautés de ce scénario ne sont tout de même pas à jeter à la poubelle : outre la psychologie des poupées qui a progressé à une allure folle et nous ont fait désormais complètement oublier qu'elles sont faites de plastique, Mancini reprend le coup classique du film dans le film. Une audace aussi sympathique que casse-gueule quand elle est mise entre de mauvaises mains...
Accompagné de quelques cameos sympathiques (dont un John Waters en paparazzi machiavélique), le scénario oscille entre satire de l'industrie cinématographique, drame familial et slasher classique toujours aussi gore. Comme à son habitude, le réalisateur-scénariste place plusieurs références ciné dans son histoire et après La Fiancée de Frankenstein, voici la trame de Glen or Glenda d'Ed Wood retranscrite façon Chucky, l'occasion de redécouvrir une nouvelle dimension au personnage imaginé il y a quinze ans.
Ceci dit, le film s'avère inégal, le scénario part dans tous les sens à partir de la deuxième moitié du film et, à force de mettre des références de partout (Shining, Psychose, Body Double...), le long-métrage lasse plus qu'il n'amuse. On regrettera donc ce parti-pris pour la gaudriole qui fait de ce cinquième opus une œuvre respectable mais non dénuée d'un amer goût de déception.