J’ai beaucoup tâtonné avant de voir le Sens de la fête.Cette histoire de gens employés à faire réussir l’organisation d’un mariage ne m’interpellait pas plus que cela.Puis, c’est le personnage de Max,subtilement campé par Jean-Pierre Bacri, qui a changé mon regard sur le film.Trés affairé avec chaque corps de métier du mariage, l’homme dépense son énergie à maintenir l’attention et l’efficacité d’une cohorte d’employés azimutés. C’est le clown blanc que Bacri ne surjoue pas pour faire exister.Et c’est avec ce personnage que le tragique contenu sonne plus que la comédie.Seul,peu aidé, il doit avancer malgré tout et gérer un personnel pas vraiment coordonné. Curieusement, la lassitude de Max, c’est un carburant qui ne lui fait pas baisser les bras pour s’ « adapter » et rebondir. Et c’est là qu’au delà des frasques du Dj beauf, du marié égocentrique ou du photographe déjà has-been que Le sens de la fête résonne. Le décorum fond, les gens tâchant d’être enfin eux-mêmes ne peuvent plus vraiment se cacher dans la foule.Toledano et Nakache captent avec brio ces moments où le naturel n’est plus empêché et tout ce qui doit être exprimé l’est. C’est la plus-value du Sens de la fête où le rire naît à contre-courant et pas cantonné à un gimmick ou des gags qu’on voit venir de loin. Résultat: la mécanique propre du film,c’est le contrepied et l’art de surprendre.Une posture particulière où tout peut arriver.C’est habile mais un brin limitant pour le fou-rire, la grosse rigolade.Or, c’est désormais un modèle de comédie des années 2010. Un entre-deux où le spectateur pioche pour se trouver du SENS ( festif ou pas).