C'est la deuxième fois que je vois les Moissons du ciel. La première fois,j'avais été marqué par la mise en scène de Terrence Malick où la musique d'Enio Morricone s'approchaient d'une symbiose quasi absolue. Et j'avais peut être laissé l'histoire au deuxième plan. Ce qui me touche aujourd'hui, c'est la décision de ces amants sans le sou (Richard Gere et Brooke Adams vraiment habités) de jouer avec le feu pour toucher le bien-être que leurs vies de journaliers ne leur auraient jamais procuré. Une histoire digne d'un roman de Zola ou de Steinbeck dans sa tonalité. Un contexte véritablement âpre où le spectateur pressent que le pire peut toujours arriver. L'éclaircie salutaire du film, c'est la voix off de l'adolescente du film qui décrit la tragédie avec des mots simples mais lucides. Son regard pas encore trop blasé et son émerveillement sur la vie, les jeux des clowns qui débarquent à l'improviste temporise avec l'insupportable en cours. Ce ménage à trois n'est pas sain et inexorablement le destin fera son oeuvre. L'un dans l'autre, j'ai été surpris qu'une vision pouvait en cacher une autre et me l'explique par la réceptivité sur les Moissons du Ciel. Si vous êtes sensible à l'esthétique ou la beauté, cadre et bande originale vous happeront. Si la dramaturgie vous secoue, vous aborderez le sens de ce voyage contrarié qui décrit cependant avec tant de justesse les raisons obscures de l'âme humaine.

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le 3 avr. 2017

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