J'me suis retenu de pisser 40 minutes, au bout d'un peu plus de deux heures de film j'ai eu une envie qui n'a cessée de s'amplifier jusqu'à la fin du film, j'aurais pu mettre pause mais non, je ne pouvais mettre pause à ce film bien que je l'avais déjà vu, ou c'est simplement parce que je voulais le raconter ici...

Magnolia, troisième film du grand Paul Thomas Anderson, après sa fresque "Boogie Nights" Anderson revient avec un plus grand film encore d'une durée de trois bonnes heures, cette fois nous suivrons toujours à la manière d'un film choral comme son précédent mais bien plus accès sur les différents personnages alors que "Boogie Nights" se concentrait surtout sur Dirk Diggler. Là, personne n'est au centre de l'histoire, chaque personnage est important et toujours mis en avant, ils ne se connaissent pas tous et pourtant ils se sont croisés ici et là où ils ont simplement un lien qui les unis.
Les coïncidences n'existe pas comme l'ouverture très décalé du film nous le démontre, ces gens devaient se croiser, c'était prévu ainsi, mais au delà de ces rencontres et histoires mélangées PTA nous plonge dans un film bercé par un sentiment: le regret. En effet, aucun des personnages n'est parfait, ils ont tous quelque chose, que ce soit des problèmes familiaux, une maladie, de l'amour ou autre, ils ont tous quelque chose enfoui sous leur carcasse.

Anderson est tout simplement prodigieux sur tous les plans, écrire un tel film, mais faut juste être un foutu génie, faut carrément être écrivain, c'est comme un livre ce film, il renferme tellement de choses, tellement de sentiments, de richesses, tellement de personnages fascinants et vraiment travaillé avec le plus grand soin et la plus grande passion.
Entre un vieil homme rongé par les remords qui réclame son fils haineux de son père qui s'est converti en donneur de leçons, une femme qui regrette d'avoir trompé un homme qu'elle n'aimait pas mais qui mourant se rend compte qu'il était tout pour elle, un présentateur de jeu télé malade dont sa fille s'est éloignée de lui et qui a finie par plonger le nez dans la drogue, un pauvre gosse surdoué qui voulait juste aller aux toilettes (oui comme moi pendant le film, j'ai compatis à sa souffrance), un homosexuel vedette étant gosse qui est oublié de tous, un flic en apparence parfait qui ne souhaite qu'une chose découvrir l'âme sœur.
Toutes ces personnes totalement normales et banales que l'on suit, qu'on veut suivre, on veut savoir comment ça va finir, qui retrouvera qui, qui va faire quoi, la bête sexuel à la rancœur tenace pardonnera t'il son père mourant, le gosse pourra t'il aller pisser et se libérer d'un père ingrat, est-ce que cet homosexuel trouvera le moyen de refaire ses dents et de plaire à l'homme qu'il aime, est-ce que cette jeune droguée pourra se sortir de cette saletés, est-ce que ce flic trouvera l'amour ?
Tant de questions, tant d'émotions, tant de vie dans un seul film, et quel film bon sang, on ne peut douter du génie de son scénariste et réalisateur, c'est un film unique qu'on ne pourra refaire et qu'il ne faut surtout pas refaire.


Et c'est un des mes réalisateurs préférés qui de par sa mise en scène exceptionnelle, de par sa réalisation aux plans séquences fabuleux, de par cette bande son choisie avec beaucoup de justesse, de par ce scénario fort, prenant et qui sur trois heures ne nous lâche pas une seconde, de par ce casting brillant qui renferme des noms impressionnants tel que Tom Cruise, Julianne Moore, John C. Reilly, Philip Baker Hall, Philip Seymour Hoffman (of course), William H. Macy, Melinda Dillon, Felicity Huffman, Luis Guzman, Melora Walters, le jeune et talentueux Jeremy Blackman, Alfred Molina ou encore Jason Robards (le Cheyenne dans "Il était une fois dans l'Ouest").
Autant dire que quand nous disposons d'un casting comme celui ci dirigé par un mec comme PTA ça ne peut que donner du grandiose.


J'ai vu, ou plutôt revu ce film en haute définition et en vostfr tout comme je l'ai fait avec "Boogie Nights" il y a quelques temps, je ne pouvais pas passer à coté de ces conditions pour apprécier pleinement ce chef d'oeuvre incontestable d'un maître tout aussi incontestable.

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le 15 mars 2015

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-MC

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