Ca y est, James Bond est entré dans un nouveau siècle, et dans un nouveau millénaire. C’est déjà la vingtième aventure du célèbre agent britannique au cinéma, et la quatrième pour Pierce Brosnan, avec un titre que seuls les James Bond peuvent nous offrir : Meurs un autre jour.


Destination la Corée du Nord. Là-bas, James Bond part à la rencontre d’un colonel nord-coréen belliqueux, pour lever le voile sur un mystérieux trafic d’armes et de diamants. Mais l’opération tourne court quand l’agent est démasqué et, après avoir échappé à la mort et s’être débarrassé du chef militaire, il est fait prisonnier. Chose nouvelle, le générique va également faire office de « timelapse », affichant des bribes de la longue captivité de Bond, emprisonné pendant de longs mois, avant d’être libéré. Frôlant la mort, l’agent renaît pour s’attaquer à l’une des missions les plus périlleuses et les plus folles de sa carrière.


Nous avions vu, avec Demain ne meurt jamais, notamment, que la débauche d’action et la démesure caractérisaient cette nouvelle ère de la saga James Bond, et pour son quarantième anniversaire, ainsi que pour le vingtième film, la production a vu grand, très grand. Meurs un autre jour est à la fois le film des hommages et celui de tous les excès. Volontairement rempli d’allusions à tous les autres films de la saga, il propose un véritable plaisir de fan, qui relèvera ça et là des petits détails qui lui mettront la puce à l’oreille. Mais c’est surtout dans son ambition que cet épisode se distingue. Celle de proposer un spectacle inédit, toujours plus grand et impressionnant, marquant une apothéose.


Et il est certain que Meurs un autre jour ne manque pas de divertir et d’en mettre plein les yeux. Avec son scénario rocambolesque, sa profusion de gadgets et ses scènes d’action complètement folles, c’est un film dépourvu de toutes limites. D’une certaine manière, nous pourrions inscrire Meurs un autre jour dans une filiation avec Moonraker, dans cette volonté de faire toujours plus qu’avant et de faire preuve d’une générosité aussi impressionnante que périlleuse. Car dans la démesure, les défauts sont aussi plus visibles, et la profusion de moyens ne signifie pas toujours une bonne utilisation de ceux-ci. Ce vingtième film affiche des choix de réalisation parfois hasardeux, des effets spéciaux au côté novateur pour l’époque mais qui ont considérablement vieilli, un méchant cabotin à souhait… Autant d’éléments qui pourraient donner aux mauvaises langues l’envie de prononcer le mot « nanar » devant ce film.


C’est vrai, Meurs un autre jour est souvent excessif, complètement irréaliste, c’est ce qui fait son charme, mais c’est aussi ce qui peut complètement sortir le spectateur du film. Le jusqu’auboutisme est total et assumé dans ce vingtième film, le dernier avec Pierce Brosnan, qui aura, dans toutes les situations, offert une superbe incarnation de James Bond. C’est une époque où l’on se permet tout, où l’on voit grand, avec, en bout de route, cet épisode complètement démesuré. Si on adorait Pierce Brosnan, on se dit aussi qu’il était peut-être temps de freiner cette course à l’excès, et de revenir à quelque chose de plus rationnel. En tout cas, malgré ses défauts apparents, Meurs un autre jour reste un divertissement qui fait toujours son effet, faisant preuve d’une générosité aussi excessive que naïve.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

Créée

le 8 oct. 2020

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