Je n'avais pas retenté un film de Wes Anderson depuis la Vie Aquatique qui m'avait dérouté et ennuyé. Moonrise Kingdom m'a fait pensé que j'ai pu connaître une autre facette de l'univers du réalisateur parce qu'il filme les jeunes années comme personne. La fuite de ces deux adolescents amoureux,découvrant leurs premiers émois, arrive à captiver le spectateur puisque Wes Anderson ne décrit pas la naissance d'un amour à coups de mouvements stéréotypés. Au contraire, il rend l'expérience sensible et plutôt attachante. C'est aussi d'autant plus fort que nos deux amoureux en cavale sont deux solitaires en rupture avec leur environnement, leurs familles et qu'ils vont saisir cette opportunité d'avoir ce coin de soleil à deux envers et contre tout et tous. Le mouvement dramatique qui anime les scouts et leur responsable,le chef de la police locale et les parents désoeuvrés de voir leurs enfants grandir est cohérente,enjouée et nous fait sentir que la loufoquerie n'est souvent que façade. Souvent le cas chez Wes Anderson. En mettant aussi son dispositif filmique au service de son histoire et des dialogues,et moins centré sur l'individualité des personnages, le réalisateur américain a un cinéma beaucoup plus percutant et abordable. Cela doit expliquer que la touche Wes Anderson est maintenant plus aboutie et qu'il a réussi à faire venir une audience plus large en plus de ses indéfectibles amateurs.