Le génial Zack Snyder est de retour pour un nouveau long-métrage cette fois-ci entièrement original, imaginé et créé par ses soins. En effet, après avoir remaké l'intouchable Zombie de Romero, adapté les romans graphiques "300" et "Watchmen" et porté à l'écran le roman pour jeunesse "Les Gardiens de Ga'Hoole", le cinéaste américain ne chôme pas et nous balance un drame étouffant maquillé en un film d'action visuellement époustouflant.


Simple dans son fond, complexe dans sa forme, bourré d'illusions métaphoriques que sont ces représentations théâtrales se situant dans l'imaginaire de notre héroïne Babydoll, Sucker Punch demeure une trouvaille inédite et – encore une fois – visuellement terrassante. Dès le début du film, on entre dans le vif du sujet à grands coups de ralentis 100% Snyder, de plans majestueux, d'effets spéciaux magnifiques et d'une musique inspirée qui rendent les images d'une beauté transcendante.


Car le film est bien entendu avant tout graphique et rentre-dedans, les scènes d'imaginaire étant nombreuses et ébouriffantes, en témoigne cette claque qu'est le premier pas dans le rêve pour Baby Doll : un combat enneigé sabre et flingues en mains contre trois samouraïs d'argile géants armés de katanas et de Gatlings. S'enchaînent d'autres melting-pots improbables comme un affrontement contre des soldats nazis steampunk, des orcs, des dragons et des androïdes sans visages...


Snyder nous offre des batailles à couper le souffle et des plans purement géniaux (dont un plan-séquence truqué à vous retourner le cerveau) mais n'oublie pas pour autant son scénario dramatique, violent, émouvant et complètement barré en soi. De moments de suspense en retournements de situations (peut-être prévisibles), le metteur en scène désormais également co-scénariste nous asperge d'idées folles construites autour de l'éternel thème de la perte de l'innocence afin de rentrer dans l'âge adulte.


L'interprétation y est également pour quelque chose : dans le rôle principal, la jeune Emily Browning transcende l'écran de sa pureté mise en valeur de façon céleste. À ses côtés, les magnifiques Abbie Cornish et Jena Malone ainsi que la très hétéroclite Carla Cugino et l'impressionnant Oscar Isaac, une révélation du tonnerre dans la peau d'un salaud de première répugnant au possible. Dommage en revanche que les deux sidekicks Vanessa Hudgens et Jamie Chung ne soient autant mises en retrait, le réalisateur arrivant pourtant à leur donner un début de consistance.


Ainsi, à sa manière, Zack Snyder nous en plein la vue et rassasie sans peine les geeks les plus simples qu'il soit : des filles sexy, de la musique attractive, des effets spéciaux, des combats, des gunfights et un univers de jeu vidéo live riche en féérie. Une claque sincèrement inédite qui, malgré son côté purement bourrin, sort du lot grâce un scénario malin et sincèrement touchant.

MalevolentReviews
8

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le 7 avr. 2019

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