Ambre
6.7
Ambre

Film de Otto Preminger (1947)

Quand Ambre se cambre, dans sa chambre…

(Certain de mes membres ne peuvent plus prétendre être tendres…)

Comme tant de ses "confères", Ambre est film que son réalisateur n'aurait jamais du faire.

Le roman, (forever Amber) qui cartonne en 1944, a été vite acheté par la Fox, et chacun s'accorde à dire qu'il pourrait s'agir d'une adaptation digne d'autant en emporte le vent. Le projet est d'abord dirigé par John M. Stahl avec Peggy Cummins dans le rôle titre et Vincent Price et side-partner.

Un mois et 500 000 dollars plus tard, Zanuck (le grand manitou du studio susnommé) fait appel à Otto Preminger avec qui il n'est pas particulièrement copain mais qui accepte de repartir à zéro, moyennant une réécriture du script et l'arrivée de Lana Turner dans pour le rôle principal. Zanuck accepte la première partie du deal, mais oppose son véto pour Turner: n'étant pas une pouliche du studio, il ne veut pas lancer la carrière d'une concurrente. Ce sera donc Linda Darnell.

Qu'en est-il du film ?

"Tu n'es pas amoureuse de moi mais de ton ambition" déclare Bruce Carlton (Cornel Wilde, au physique… particulier et fluctuant), dont est épris l'héroïne. De fait, c'est bien entre ces deux pôles que ne cessera d'osciller Ambre, déchirée entre une volonté farouche de se débarrasser d'une gangue paysanne qui lui colle à la peau et un amour sincère pour le fameux Bruce qui lui fera commettre toutes les folies.

Un technicolor des années 40 ou 50 digne de ce nom se doit d'être flamboyant, et il s'agit bien là d'un des plus flamboyants qu'il m'ait été donné de voir. De très belles scènes ponctuent le métrage (l'incendie en ville, par exemple) et certains seconds rôles valent le coup d'oeil. Au premier rang desquels l'ineffable George Sanders, campant un Charles II onctueux à souhait, perpétuellement suivi des ses "children", un troupeau de chiens-rats hideux qui semblent être ses meilleurs amis.

Au final, une belle fresque qui ne manquent pas d'atouts, si ce n'est, peut-être, un réel souffle dû à un certain manque de charisme de ses acteurs principaux, mais qui mérite néanmoins absolument le détour.

Créée

le 30 sept. 2012

Critique lue 1K fois

15 j'aime

guyness

Écrit par

Critique lue 1K fois

15

D'autres avis sur Ambre

Ambre
Caine78
8

Critique de Ambre par Caine78

Difficile à vrai dire de ne pas penser à cette bonne vieille « Angélique » lorsque l'on découvre aujourd'hui cette « Ambre » aussi belle que têtue. Pourtant c'est bel et bien le film d'Otto Preminger...

le 29 mars 2018

3 j'aime

1

Ambre
AMCHI
2

Critique de Ambre par AMCHI

A priori ce film avait tout pour me passionner mais rapidement ce film historique s'avère d'un ennui profond tant ce film donne la sensation de vide car il ne se passe jamais rien. Je dois avouer...

le 22 sept. 2015

2 j'aime

2

Ambre
SteinerEric
8

Un portrait peu compatissant

Adaptation d’un best-seller qui fit scandale à sa parution, en 1945, cette production fleuve dotée de moyens considérables a été reprise par Preminger après le renvoi par Darryl Zanuck de John Stahl...

le 4 janv. 2021

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

314 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

296 j'aime

141