Note personnelle : 7/10
American Promise suit pendant douze ans le parcours de deux garçons afro-américains dans un établissement privé new-yorkais. En tant que parents et réalisateurs, Michèle Stephenson et Joe Brewster livrent un récit intime et engagé sur les défis que pose l’institution scolaire aux enfants noirs issus de la classe moyenne.
Le film réussit à documenter avec acuité les tensions entre réussite individuelle et reproduction des inégalités raciales et sociales. Sa grande force réside dans sa subjectivité assumée : en intégrant leur propre point de vue parental, les auteurs rendent visible l’impact émotionnel et psychologique d’un système éducatif élitiste, souvent aveugle aux spécificités identitaires.
Cependant, la forme narrative souffre d’un certain étalement : la structure temporelle ambitieuse finit par diluer l’impact critique, et certains enjeux (notamment institutionnels) restent traités en creux. Le film oscille entre étude de cas et fresque sociale sans toujours parvenir à trancher.
Malgré ces limites, American Promise constitue un matériau précieux pour réfléchir aux logiques d’inclusion et d’exclusion dans l’école américaine. Son intérêt dépasse le cadre documentaire : il s’impose comme un outil de questionnement sur la place des minorités dans les espaces d’excellence. Une œuvre imparfaite, mais profondément utile.