Carton rouge
Olivier Assayas revient à ses premières amours, chroniques d’une adolescence rebelle (Désordre, Paris s’éveille, L’eau froide) en bute contre l’âge adulte et l’ordre établi, et qu’il avait délaissé...
Par
le 12 nov. 2012
20 j'aime
5
Des gens très sérieux fomentent des projets révolutionnaires très sérieux. On les a habillés de fripes en solde: robe chamanique, foulard afghan, pantalon évasé, chemise cintrée. On a mis des disques de Kevin Ayers et Nick Drake sur leur platine. On les filme en train de faire des films sur des ouvriers qui luttent ou bien en train de peindre l'abstraction pure. Ils vont en Italie, à Kaboul, à Londres ("parce que mon père fait la lumière sur la tournée de Soft Machine"). Ils jouent tous leur rôle très sérieusement, très professionnellement, pas un mot plus haut que l'autre, la révolution ne vient pas mais on les filme en train de lire Simon Leys et Guy Debord, ça va.
Mais jamais en tant que spectateur on n'y croit. C'est dépourvu de beaucoup de choses à l'intérieur. Parfois, des plans sont beaux, certains acteurs prennent bien la pellicule, mais jamais on ne se dit qu'on est en 1971 et qu'on est jeune et qu'on refait le monde en fumant de l'herbe puis en faisant l'amour dans l'herbe. Non, moi je n'y ai pas cru. Je n'ai vu qu'une farce, un objet qui toussote péniblement de son propre manque de sens de l'humour, de son incapacité à traiter le sujet avec légèreté. Ainsi, ne suffit-il pas seulement d'ordonner sensiblement de bonnes références musicales, littéraires, textiles, artistiques et politiques, non, il faut autre chose, une chose, plusieurs choses, on ne sait pas, de l'authenticité peut-être, une forme de détachement ou bien, ça peut sembler paradoxal de manquer à la fois d'authenticité et de détachement mais la vie est faite de paradoxes.
Créée
le 27 août 2025
Critique lue 6 fois
Olivier Assayas revient à ses premières amours, chroniques d’une adolescence rebelle (Désordre, Paris s’éveille, L’eau froide) en bute contre l’âge adulte et l’ordre établi, et qu’il avait délaissé...
Par
le 12 nov. 2012
20 j'aime
5
La reconstitution est parfaite, quasi un docufiction, la lumière belle, la musique vraiment chouette et pourtant je n'ai à aucun moment été touchée. J'ai lu grand bien un peu partout sur les...
Par
le 18 nov. 2012
7 j'aime
En faisant de son jeune héros Gilles son alter ego, son double, le réalisateur Olivier Assayas livre donc une vision personnelle et autobiographique du début des années 70 : mai 1968 est déjà à la...
le 16 nov. 2012
5 j'aime
La fille elle est trop énervante. Elle pique des crises pour n'importe quoi, elle fait sa princesse sans arrêt. Je veux pas croupir ici, il ne s'y passe jamais rien, on va aller crécher là-bas, je...
Par
le 14 juin 2017
8 j'aime
1
Il y a celle qui vit à la campagne et celle qui vient de la ville. Celle qui s'habille comme une godiche et celle qui se sape branchouille. Celle qui exprime un ardent désir de pureté, et celle qui...
Par
le 19 août 2017
3 j'aime
"Ah, mais oui monsieur, c'est comme ça: on veut bien la garder la chieuse, là, mais alors votre prime annuelle, bah vous vous asseyez dessus. Oui, monsieur, c'est ainsi, on n'a pas les moyens de vous...
Par
le 21 mai 2017
2 j'aime