Arco est une merveille. Merveille d’animation en 2D numérique sur matte paintings réalisés à la main, renversante de beauté, sous influence digérée de Miyazaki. Merveille de scénario (coércrit par Félix et Givry) qui ravira les amoureux de Wall-E comme les amateurs d’Amblin, pour sa capacité à parler à tous les publics.
L’action débute en 2932 quand le personnage d’Arco, gamin intrépide, refuse d’attendre l’âge réglementaire pour voyager dans le temps. Mais lui qui rêve de retrouver l’époque des dinosaures échoue hélas en 2075, où il est recueilli par une petite fille qui, tel Elliot avec E.T., va tout faire pour qu’il retrouve sa maison. Cette intrigue permet de parler tout à la fois d’écologie (les éléments sont si déchainés en 2075 que chaque maison possède son toit en dôme rétractable) et de technologie (les hologrammes qui ont pris la place des échanges en visio, les robots nounous dont Mikki…) mais sans se complaire dans un pessimisme facile. Arco est en permanence traversé de moments d’humour (les trois détective à la recherche du gamin, campés vocalement par l’irrésistible trio Vincent Macaigne-Louis Garrel-William Lebghil…) et surtout de poésie.
Et raconte en creux que la technologie n’est ni une menace ni une bénédiction, mais toujours, y compris dans le futur pù elle a encore gagné du terrain, ce que l’humain en fait. Le tout…s’en donner de leçon. Oui, un tour de force !