Autant Le Domaine des Dieux m’avait séduit car il avait donné un nouvel élan à la franchise Astérix en version animation, autant ce deuxième opus ne m’a franchement pas convaincu. Si l’histoire originale est une bonne idée (et on peut même y voir une forme de mise en abyme, son traitement s’éloigne beaucoup trop de l’esprit de la BD. Le résultat ne manque pas de références mais elles sont trop nombreuses à évoquer la culture américaine pour emporter l’adhésion. La surenchère dans l’action avec un final totalement ridicule entre esprit Marvel et esprit manga a de quoi laisser pantois. Par ailleurs, le traitement de l’histoire a tendance à mettre Astérix et Obélix de côté. Les auteurs ont préféré multiplier les personnages pour élargir leur palette comique. C'est aussi la démonstration qu’ils n’ont pas réussi à dominer tout à fait leur sujet et à exploiter les véritables héros de ces aventures.
Les tours de passe-passe ont beau être nombreux, certains ont beau être réussis, ce deuxième volet du duo tourne quand même sacrément à vide. L’histoire n’est pas exploitée à fond, de nombreux gags tombent à plat et les reprises visuelles du premier (notamment, tout l’aspect cartoon) souligne un essoufflement. Un essoufflement d’inspiration aussi car on pense parfois à d’autres titres comme L’Âge de glace ou Madagascar pour le personnage du marcassin ou le rythme endiablé de l’ensemble qui n’est pas le rythme d’un Astérix. Par ailleurs, la disparition de toutes les voix historiques laisse un grand vide, celle de Roger Carel ici sonnant comme une rupture qui explique peut-être aussi la mise en retrait dans cette histoire du guerrier gaulois.
Il faut bien vivre avec son temps et le duo Astier-Clichy apporte avec ce nouveau titre un prolongement plutôt logique à son premier essai. Sans être une trahison à l’esprit de la BD, il s’en écarte par bien des aspects beaucoup trop à mon sens. Le résultat n'est pas mauvais mais on a trop souvent l’impression d’être dans un autre univers que celui de nos amis gaulois. Un peu, c’est bien. Trop, c’est embêtant.