Ratage hilarant parce qu’involontaire, Atoman apparaît sous les traits d’un rejeton indigne qui ne cesse de revendiquer une filiation impossible entre un ancrage territorial et culturel marocain et l’application de codes narratifs et épiques utilisés par le blockbuster américain. Pot-pourri d’influences, le film emprunte à sa terre natale une collection d’éléments topiques façon carte postale (par exemple, le couscous) qu’il exploite à des fins essentiellement comiques, lorgne du côté du grand spectacle hollywoodien avec effets spéciaux et démonstrations de force virile à l’état brut sans jamais motiver de tels hommages – sinon par intérêts commerciaux. La récitation scolaire des dialogues et l’esthétisation façon Joker de l’antagoniste aux ongles peints suffisent à ranger cette production parmi les nanars de l’année alors même qu’elle portait les espoirs du cinéma marocain.