Ah Avatar.L’épopée planétaire de James Cameron, cette croisade CGI sous acide sortie en 2009, mérite qu’on la considère pour ce qu’elle est réellement : un produit marketing XXL emballé dans une pochette biodégradable. Car sous les pixels brillants et la fausse sève des arbres sacrés, il y a surtout… du vide intersidéral.
La story ? Pocahontas sous stéroïdes
Prenez Pocahontas, mélangez-la avec un peu de produits sanitaires, secouez tout ça dans une marmite de clichés New Age, et voilà Pandora, planète-tiroir-caisse où les humains viennent piller une ressource baptisée Unobtanium. Oui, vous avez bien lu. UNOBTANIUM. C’est comme si on avait laissé le stagiaire choisir lui-même pour son projet de fin de troisième.
Jake Sully, le marine paraplégique le plus charismatiquement fade de l’histoire du cinéma, s’infiltre dans la tribu des Na’vis, ces schtroumpfs de deux mètres au look de félins ethniques sponsorisés par L’Oréal. Et là, sans surprise : il tombe amoureux d’une princesse féline, redécouvre l’amour, la nature, le vrai sens de la vie.
Le message ? De l’écologie façon pub pour shampoing
Oui, c’est beau. Oui, la forêt brille dans le noir. Oui, les bestioles volantes font flap flap dans le cœur des rêveurs. Mais Avatar, c’est avant tout une fable écolo écrite avec des sabots de mammouth. Les humains sont tous des crevards militaro-industriels sans nuance, et les Na’vis, des enfants sacrés de Gaïa, en harmonie totale avec leur environnement
Un poil simpliste ? Tu m’étonnes.
Cameron, dans sa grande sagesse de gourou Hollywoodien, nous balance à la figure une spiritualité de pacotille avec des décors dignes d’un screensaver Windows Vista. Tout est lumineux, organique, sensuel… jusqu’à l’écœurement.
Le film était à sa sortie LA révolution visuelle. Certes, Cameron sait aligner les pixels comme personne. Mais une image belle ne fait pas un chef-d’œuvre. C’est comme si on te servait un burger au foie gras dans une assiette en porcelaine : ça fait bien sur Insta, mais à la première bouchée, tu regrettes ta pizza surgelée. Tout est tellement léché, tellement calibré, qu’on a l’impression d’assister à une pub géante pour un parc d’attractions
Et puis cette 3D… Ah, cette 3D. N’en déplaise aux fans, Avatar a surtout légitimé une décennie de blockbusters à lunettes où les scénarios tenaient sur un post-it.
Les personnages ? Du tofu scénaristique
Jake Sully, c’est le syndrome du héros-par-défaut : aucune personnalité, aucun conflit intérieur autre que "je suis paumé, mais je cours très vite en Avatar". Neytiri ? Une princesse Disney qui tire à l’arc. Le méchant colonel ? Une version botoxée de Ronald McDonald sous stéroïdes, qui fume des cigares qui sans doute dû à une allergie aux bouleaux voue une haine indescriptibles aux arbres.
Aucun personnage secondaire digne de ce nom, aucune évolution qui ne suinte pas la morale à la truelle. Juste des archétypes de catalogue éthique, coincés entre deux envolées musicales de James Horner en pilote automatique.
Le plus ironique ? Avatar se veut écolo, anti-colonial, chamanique... mais est un pur produit du capitalisme cinématographique le plus vorace. Un film qui prêche l’ascétisme depuis un trône en or massif. Cameron, l’homme qui voulait sauver les arbres en imprimant ses billets verts à l’encre 3D