(Les spoilers sont cachés)


En 2008, Robert Downey Jr. ouvrait le premier film du Marvel Cinematic Universe en grandes pompes en interprétant Tony Stark. Commençait alors tout un arc cinématographique qui allait durer onze ans... Cet Iron Man de 2008 que je n'avais pas aimé parce-que je le trouvais trop cérébral à mon gout, trop égocentrique, trop caricatural et son film me semblait interminable...
Et onze longues années plus tard, le gamin que j'étais à bien grandit et c'est avec une certaine quantité non dissimulée de nostalgie que je revois Robert Downey Jr. ne plus seulement jouer Tony Stark, mais être Tony Stark. C'est probablement l'un des personnages que j'aime le plus toutes sagas cinématographiques confondues. Quelle aventure ça a été, mes amis.


Avengers: Endgame reprend là ou le précédent volet s'est arrêté. Les héros pansent leurs blessures et comptent leurs morts. Puis un premier choc. Un coup de massue. Retour au calme. Et c'est la désolation.
Une certaine quantité du film est très contemplative, c'est assez rare pour le signaler dans les films Marvel mais pour une fois, il y a eu des réelles conséquences, de vraies répercussions. Un sentiment grisant: cela semble insoluble, cela semble sans espoir. On avance dans le noir en même temps que les personnages.


Mais une fois qu'on entrevoit la direction que le film prend, le chemin se révèle. Les questions s'évaporent. Petit à petit les ficelles apparaissent et le film devient petit à petit assez prévisible.
Est-ce que ça enlève du plaisir? Pas vraiment. Seulement, Marvel nous emmène une fois de plus sur le terrain des enjeux balayés trop facilement, comme si rien n'avait de gravité. Comment ressentir le poids de la menace?


Le voyage dans le temps est une pirouette qui personnellement m'a légèrement attristé. De toutes les théories qui ont fleuri à propos du dénouement c'est celle que j'ai le moins souhaité voir. C'est si facile. Mais malgré tout très bien mis en scène avec des passages absolument géniaux.


Sous d'autres aspects, Endgame surprend par le traitement de ses personnages adorés. On découvre des facettes inattendues de certains caractères bien trempés iconiques de la saga. C'est un plaisir de voir des personnages poussés dans leurs retranchements, adopter des attitudes qu'on imaginait pas.
Le rythme est impeccable. Trois heures de film c'est quelque chose, et je peux vous assurer que la tension constante transforme trois heures en une heure et demie. J'ai été surpris, touché, j'ai frissonné comme rarement devant un film. J'ai aussi parfois roulé les yeux au ciel, j'en ai demandé plus, j'ai applaudi, j'ai pleuré.


Dire adieu à Iron Man était plus difficile que prévu, jusqu'au dernier moment on croit qu'il n'est pas réellement mort, qu'il va balancer une énième vanne et se relever. Mais nous savions, avec le contrat de Robert Downey Jr. qui n'a pas été reconduit, qu'Endgame serait son dernier tour de piste. Le studio aurait pu tout de même décider de le garder en vie et de le laisser dans un coin sur son bout de terre à la campagne, totalement reculé et loin des attaques extra-terrestres. Prendre une retraite bien méritée. Marvel d'habitude pas très enclin à donner la mort à ses personnages fétiches à cette fois préféré tirer un trait définitif sur Iron Man. Ce fût magnifiquement exécuté.


Au final, Endgame est une aventure qu'il ne faut pas louper, grande dans tous les sens du terme avec la dose maximale de super-héroïsme sans aller jusqu'à l'indigestion. Le rythme est impeccable. Le film ne vous malmènera pas, ce n'est pas un épisode de Game of Thrones, mais ça reste une conclusion.


Une conclusion pour Iron Man, Black Widow et Captain America donc. Tous les trois en ont eu une qui ne m'a pas laissé de marbre. Trois conclusions réussies. Plus ou moins.
Captain America à souhaité laisser son héritage à Falcon. Pourquoi diable Falcon? Pourquoi pas Bucky? Son fidèle meilleur-ami, ancien ennemi récalcitrant, puissant combattant, lui aussi ancien soldat... Alors oui, dans les comics c'est bien Falcon qui reprend le costume de Captain America mais dans cet univers cinématographique, le fait que Steve ne choisisse pas Bucky est illogique.



En vrac, j'ai aimé




  • Du très grand spectacle, le blockbuster en chef.

  • Une conclusion au récit maitrisé.

  • Des combats dantesques qui nous donne exactement ce que nous attendions.

  • De l'humour malgré tout.

  • Revoir certaines têtes.

  • L'évolution de certains personnages.

  • Robert Downey Jr.



J'ai moins aimé




  • Certains personnages qu'on attendait ne font que de petites apparitions.

  • La solution est un peu facile.

unclement
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le 24 avr. 2019

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unclement

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