Whatever it takes, je t'aime trois fois mille !

Critique dévoilant des éléments de l'intrigue. Ne pas lire cette critique si vous n'avez pas vu le film.


2 mai 2008. Sortie du film "Iron-Man" de Jon Favreau dans les salles américaines. Le projet est risqué pour Marvel Studios qui s'est endetté à hauteur de 525 millions de dollars pour lancer le MCU. Néanmoins, l'homme à la casquette, Kevin Feige, y croit dur comme fer. Et il avait raison. Avec ses 585 millions de dollars de recettes mondiales, le film se hisse au deuxième rang annuel des plus grands succès de 2008. 11 ans plus tard, nous voici arrivés à la conclusion de l'arc narratif concernant les Pierres de l'Infinité. Force est de constater que le résultat est épique, à la hauteur de mes attentes. Pourtant, je n'ai pas toujours été tendre avec cette franchise. Je dois dire qu'elle n'a commencé à susciter un intérêt en moi qu'à la fin de la phase II. En effet, je trouve la plupart des films des phases I et II plutôt basiques, même très mauvais pour certains. Mais tout ce que je reprochais aux premiers films, comme le manque de dramaturgie, le manque d'audace dans les scénarios, le jeu d'acteur pas assez poussé, tout s'est nettement amélioré et cet opus marque la quintessence du MCU.



En résumé :



Cinq ans après les événements d'Infinity War, le monde s'est obscurci, la moitié des êtres vivants ayant été décimée. Les Avengers semblent avoir perdu espoir, à l'exception de Black Widow (Scarlett Johansson) et, à la rigueur, de Captain America (Chris Evans). Toutefois, quand Scott Lang (Paul Rudd) réapparait après avoir été enfermé dans le tunnel quantique vu dans "Ant-Man et la Guêpe", il soumet à ses coéquipiers l'idée d'un voyage dans le temps. Le combat contre Thanos peut alors reprendre. Se joignent à eux Iron-Man (Robert Downey Jr), bien que d'abord réticent, ainsi que Hulk (Mark Ruffalo), War Machine (Don Cheadle), Thor (Chris Hemsworth) et Hawkeye (Jeremy Renner) ... ah oui il y a aussi le lapin et Nebula.



Tous les défauts du MCU balayés :



A croire que ce film a été fait spécialement pour moi. Moi qui il y a quelques années ne suivais ce MCU qu'avec peu d'intérêt. Les films se suivaient et se ressemblaient. Comme un certain calibrage routinier qui se répétait tous les ans. Mais tout cela est de l'histoire ancienne.


"Avengers : Endgame" a tout d'abord su installer une vraie intensité dramatique, jamais brisée de manière malencontreuse par un humour malvenu. Pourtant l'humour est bien présent dans ce film (Thor qui est devenu bedonnant, les fesses bien bombées de Captain America et j'en passe) mais il ne casse jamais les scènes plus sérieuses. Le tout est renforcé, en termes de procédé cinématographique, par des gros plans par exemple, à l'instar de ceux sur Black Widow en pleine discussion avec Captain au début du film. On peut également citer, bien évidemment, le décès de Tony Stark, filmé sans musique, ce qui renforce d'autant plus le côté émouvant.


Par ailleurs, le film nous offre sans doute le meilleur scénario de tout le MCU parce que le plus innovant. En effet, le voyage dans le temps n'avait pas encore été proposé par les différents scénaristes qui se sont succédé à l'écriture des différents volets de la saga. On a donc une fois pour toute l'impression de voir un film qu'on n'a pas déjà vu. Et c'est une bonne nouvelle !


C'est d'autant plus intéressant que pour justifier l'intrigue, Christopher Markus et Stephen McFeely à l'écriture, ont pris le parti pris d'éliminer l'antagoniste Thanos (Josh Brolin) au début du long-métrage. L'effet de surprise fonctionne. N'est-ce pas ce qu'on attend d'un film ? Le voyage dans le temps a dans le même temps deux autres avantages. D'une part, il justifie pleinement la présence de tous les héros . On peut prendre comme exemple la présence d'Ant-Man pour le tunnel quantique ou celle de Stark et Banner pour le côté scientifique, etc. D'autre part, cela nous permet de nous replonger dans des scènes d'autres films du MCU. Certes, c'est quelque peu du fan-service, mais revivre la scène de New-York en 2012, c'est toujours sympa.


Évoquons également la mise en scène, souvent décriée par les détracteurs du MCU. Le manque de patte artistique pâtit de manière évidente sur les qualités d'un film. Ça a été le cas pour certains films du MCU. Pour autant, je trouve qu'ici les frères Russo ont fait du très bon travail. Je retiendrai particulièrement quatre scènes que je trouve bien filmées :



  • Le décès de Tony Stark, comme déjà évoqué ;

  • Hawkeye qui, après avoir ouvert sa main dévoilant la pierre de l'âme, comprend que Black Widow n'a pas survécu. Les réalisateurs filment l'acteur au premier plan, le regard vitreux, avec en arrière plan les teintes violacées de la planète Vormir ;

  • Le combat entre Hawkeye et le Yakuza filmé en un beau plan-séquence, nerveux et pluvieux ;

  • L'arrivée de tous les héros pour la bataille finale grâce aux portails ouverts par le Dr. Strange (Benedict Cumberbatch). Cette scène n'est cinématographiquement parlant pas révolutionnaire mais dans le contexte du film elle est tout simplement efficace.



Le mot de la fin : pas de Happy-End !



Parce que j'avais un prof qui nous disait souvent "ce qui est important dans la vie, c'est de conclure", je terminerais cette critique avec les quelques idées qui foisonnent en vrac dans mon esprit. Il y aurait tellement de choses à dire tant ce film est dense (c'est tout de même la conclusion d'un arc narratif qui s'étend sur 22 films). De manière non ordonnée, voici ce que je me permets d'ajouter :



  • "Faites l'amour, pas la guerre" entend-t-on dire par ce cher vieux Stan dans son caméo très émouvant. Eh oui Stan est parti mais il restera à jamais un pilier de culture populaire.

  • La présence des caméos de luxe m'a encore plus excité que la cérémonie des Oscars : Robert Redford reprend brièvement son personnage d'Alexander Pierce ; John Slattery est de retour en Howard Stark ; Michelle Pfeiffer (Catwoman quand même) et Michael Douglas (mon Dougie quoi) aka Janet et Hank font de la figuration ; la milf Marisa Tomei ou encore le grand Samuel L. Jackson sont également présents. Sympa de tous les revoir.

  • La musique d'Alan Silvestri est vraiment réussie.

  • Le "Je t'aime trois fois mille" de Morgan Stark est à fondre en larmes.

  • La déception tout de même (eh oui il faut bien qu'il y ait un défaut) : trop de héros tue les héros. En effet, ne voir certains personnages que partiellement, comme Black Panther ou la Guêpe, m'a paru frustrant. Attention donc pour le prochain Avengers à ne pas trop charger le film en personnages car ils ne seront forcément que brièvement développés.


Pour conclure, l'ami Stan aurait dit Excelsior. C'est exactement ce qu'il faut faire. On a perdu Tony, Natasha et d'une certaine manière le Captain, mais il faut aller de l'avant. Remémorons nous plutôt cette dernière danse entre Steve et Peggy. Après tout, ils se l'étaient promise.


Ma note : 9,5/10.

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le 29 avr. 2019

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