Baise-en-ville
6.7
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Film de Martin Jauvat (2025)

Sprite (de son vrai nom Corentin Perrier) a 25 ans et ses parents lassés de son inertie sont à deux doigts de le mettre dehors. Il doit trouver un job mais pour cela il lui faut le permis mais pour se payer le permis, il lui faut un boulot. Pour sortir de ce paradoxe Sprite sollicite son beau-frère qui lui trouve un emploi de nuit dans une start-up spécialisée dans le nettoyage de domiciles après une fête. Là encore, il est confronté à son manque de véhicule car pour se rendre en transports en commun d'une ville de banlieue à une autre c'est un véritable parcours du combattant. Là encore il se fait aider par sa monitrice d'auto-école qui l'inscrit sur un site de rencontres, ce qui d'après elle lui permettrait de passer la nuit à proximité du lieu où il doit travailler.

Vous l'avez compris nous sommes ici dans la pure comédie qui soulève néanmoins quelques problèmes et évoque quelques thèmes actuels. Notamment l'impossibilité de se déplacer lorsqu'on est tributaire des transports, mais aussi la difficulté des jeunes adultes à quitter le nid familial. Martin Jauvat qui revendique le côté autobiographique de son histoire le fait avec un humour très particulier plutôt saugrenu et si ce ne sont quelques jeux de mots un peu lourdingues, cet humour un peu perché donne l'occasion d'éclater de rire à plusieurs reprises. Ce film gentil ne fait pas de mal et au contraire un peu de bien car on y découvre (et c'est rare surtout dans les comédies toujours l'occasion de se moquer bêtement voire méchamment) beaucoup de bienveillance et de tendresse pour tous les personnages. L'entraide qui se fédère autour de Sprite fait plaisir à voir.

Dans les sons, l'agencement des cadres souvent symétriques, les couleurs parfois flashys (Martin Jauvat adore le rose) j'ai retrouvé un peu du cinéma de Jacques Tati. Le réalisateur a également pu s'entourer de quelques pointures telles que Michel Hazanavicius et Géraldine Pailhas. Mais avant tout le duo que le réalisateur lui-même forme avec Emmanuelle Bercot est particulièrement réussi. L'agitation volontaire permanente (elle veut résoudre tous les problèmes) de cette dernière contraste avec la nonchalance naïve de Sprite. On peut dire qu'elle tire le film vers le haut.

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