Une œuvre qui ne manque pas d'intérêt malgré l'aspect brûlant de la narration qui, comme une cigarette, se change en mégot qui tombe dans un cendrier.
Quatre années après l'épisode de la séquestration de Finney Blake (Mason Thames) dans la maison du terrible Attrapeur (Ethan Hawke), le jeune rescapé se voit préoccupé par les conséquences de plus en plus graves des rêves de sa sœur Gwen (Madelaine McGraw). Interpellée par ses songes récurrents où elle voit trois jeunes garçons se faire pourchasser dans les montagnes, la rêveuse décide de prendre le pas dans la réalité en proposant, tout comme son frère, ses services de monitrice dans ses mêmes lieux montagneux situés proche d'un camp nommé Alpine Lake. Endroit qui s'avère avoir été fréquenté par la défunte mère des enfants Blake.
Ayant perdu le fil par rapport au premier opus de "Black Phone" sorti en deux mille vingt et un, sa suite, via quelques flashbacks stratégiques, réussit à bien nous resituer dans le contexte en même temps qu'elle nous donne un intérêt quant au mystère presque insaisissable autour du tueur en série. Dommage que cet aspect mystérieux se soit évaporé dans la dernière partie du film, presque tourné en ridicule, notamment lors du dénouement. La déflagration scénaristique est vraiment le grand point négatif de cette œuvre, loin d'être désarmée pour autant.
Notamment sur l'allégorie de cette frontière de plus en plus ténue entre le rêve et la réalité (qui est le cœur de l'histoire), qui représente une bonne base narrative. Une fondation de plus en plus brinquebalante néanmoins à mesure que le récit avance.
Le fait le plus appréciable que j'ai à souligner, c'est la mise en scène et les images de certaines scènes où la qualité volontairement VHS se conjugue aux glauques rêveries de la protagoniste principale. Il y a ses plans de caméras aussi qui exposent les beaux diaporamas de l'environnement naturel enneigé. Un paysage paradisiaque d'apparence, mais changé en enfer au vu de la situation dans laquelle se sont retrouvés les courageux héros de ce long-métrage.
Autre aspect intéressant de l'histoire, c'est la confrontation entre le bien et le mal. Idée accompagnée par les références et autres allusions bibliques. La proposition est loin d'être originale, mais quand elle est bien exploitée, il faut savoir la souligner.
Quant au jeu des acteurs, ceux-ci sont tout à fait acceptables. Sobre et bien dosé. Ce qui est une bonne chose pour un film qui épouse le genre Épouvante-horreur. Style où il est facile d'exagérer sur les émotions.
Ce "Black Phone 2" demeure, pour moi, une œuvre cinématographique de bonne facture avec, qui plus est, beaucoup de belles références aux films d'horreur aussi cultes que populaires.