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Mélange de science-fiction et de film noir, "Blade Runner" fut un échec commercial et critique lors de sa première sortie, mais son design postmoderne unique est devenue extrêmement influente dans le genre de la science-fiction, et le film a acquis une importante communauté de fans qui a augmenté sa stature.

Harrison Ford joue Rick Deckard, un policier retraité à Los Angeles vers 2019. L.A. est devenue une dystopie pan-culturelle, mélange de publicité, de pollution et de voitures volantes, ainsi que de réplicants, des androïdes semblables aux humains avec une durée de vie courte, construits pour être utilisés dans la colonisation dangereuse de mondes extraterrestres. Deckard, un ancien Blade runner - un détective qui traque les réplicants fugitifs - est contraint de reprendre du service actif pour assassiner un groupe de réplicants hors-la-loi. En chemin, il va rencontrer Rachael (Sean Young), une réplicante qui ignore sa véritable identité, et faire face à une confrontation violente au sommet d'un gratte-ciel élevé au-dessus de la ville.

Ridley Scott prolonge le phénomène nait dans les années 70 de faire revivre des genres cinématographiques pratiquement disparu comme les westerns ou les films noirs et les incorporer à leurs travails sur des genres plus à la mode comme la science fiction.

Blade Runner en est la parfaite illustration: l'histoire de détective à l'intrigue complexe, telle que les classiques films noirs des années 40/50. L'atmosphère dystopique de "Blade Runner" devrait sembler très familière aux fans de ces histoires de crime sombres comme "Le Grand Sommeil", "Assurance sur la mort", "Le Facteur sonne toujours deux fois" ou "La Griffe du passé" - des histoires dans lesquelles les centres urbains comme Los Angeles étaient des foyers de vice et de scandale, avec un narrateur blasé qui surveillait la situation de haut.

La sortie initiale en salle du film était même racontée à la manière des histoires de détective des années 40, avec la narration sarcastique de Deckard superposée, à la demande du studio (retirée dans la version "final cut" de 2007)

Comment encore ne pas penser aux femmes fatales des polars de l'époque tels que Barbara Stanwyck ou joan crawford à travers les tenues stylisées du robot magnifique Rachael (Sean Young), dont la coiffure soignée et la tenue aux épaules larges rappellent ses icônes de l'écran des années 40. L'ambiance "jazzy" qui survole la musique électronique de Vangelis était également résonnant de l'esthétique du film noir.

Mais Blade Runner est aussi moderne dans son traitement: une violence explicite et sanglante; un cynisme beaucoup plus contemporain (le paysage infernal de Los Angeles, lorsqu'il ne crache pas du feu, émet de gigantesques publicités au néon); et des questions philosophiques concernant la vie et la mort.

Deckard, comme Sam Spade ou Philip Marlowe, ne se préoccupe pas de telles questions métaphysiques lorsqu'il fait son travail. Mais c'est son exposition aux réplicants - et en particulier à la belle robot Rachael - qui vont lui permettre de grandir en tant que personnage.

Au fur et à mesure que le film avance, Deckard choisit de voir ces réplicants non pas comme des imitations manufacturées d'ingénieurs humains, mais comme des formes de vie comme lui-même.

Comme lui-même ? Les spéculations sur les significations cachées du film ont inspiré la lecture que Deckard est lui aussi un réplicant - avec des souvenirs implantés, pas d'histoire précoce, une approche non émotionnelle de sa mission et une endurance apparemment surhumaine pour les violentes bastonnades infligées par des robots surhumains. Il saigne, bien sûr, mais est-ce du vrai sang ?

En allant lire ceux qui devraient savoir, la suggestion que Deckard soit un réplicant - rejetée par l'auteur du roman original, Philip K. Dick - a été à la fois confirmée par Scott et rejetée par Ford, tandis que le scénariste Hampton Francher affirme que la réponse devrait être laissée ambiguë. Cependant, avec la réédition du "director's cut" (sorti en 1992) et du "final cut" (sorti en 2007), il y a des preuves accrues que Deckard est un réplicant, tel qu'un morceau d'origami révélateur qui reflète un rêve de lui à propos d'une licorne - un souvenir artificiel et implanté ! Pourtant la suite Blade Runner 2049 ne semble pas confirmer cette thèse (les réplicants de 2019 ne sont censé vivre que pour 4 ans de plus). A chacun son avis.

_Fabrice_
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le 15 avr. 2023

Critique lue 57 fois

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