« Brake » de Gabe Torres (2012) est un parfait exemple d’un concept brillant gâché par une exécution laborieuse. Avec son idée de départ — un homme enfermé dans un coffre, confronté à une menace invisible —, le film avait de quoi captiver. Pourtant, passé l'effet de surprise initial, Brake s'enlise dans ses propres ficelles scénaristiques, jusqu'à devenir un thriller aussi prévisible qu’agaçant. Ma note de 4/10 traduit cette profonde déception.
Dès les premières minutes, l'idée fonctionne : la claustrophobie est palpable, la tension monte efficacement. Stephen Dorff, seul en scène ou presque, parvient à insuffler une certaine intensité à son personnage, ce qui maintient à flot un récit qui aurait déjà pu couler bien plus tôt. Mais très vite, Brake montre ses limites. Le scénario, répétitif et poussif, ne sait plus comment renouveler l’intérêt du spectateur autrement qu’en accumulant des retournements absurdes. Loin de surprendre, ces rebondissements finissent par faire lever les yeux au ciel, tant ils paraissent artificiels et mal intégrés.
Le principal problème du film, c’est son incapacité à exploiter intelligemment son postulat. Là où Buried (inspiration évidente) tirait parti de chaque seconde pour développer tension et émotion, Brake se contente d’aligner des situations convenues sans jamais creuser ses enjeux. L'évolution dramatique est à peine esquissée, les dialogues semblent souvent improvisés, et la mécanique narrative tourne à vide. Le dernier twist, censé être le clou du spectacle, sonne creux tant il arrive après une succession de ficelles déjà usées jusqu’à la corde.
Techniquement, la réalisation est fonctionnelle sans jamais être inventive. Gabe Torres ne propose aucun choix audacieux de mise en scène pour transcender la contrainte spatiale. Résultat : la caméra se contente de filmer Dorff sous tous les angles possibles, sans réussir à renouveler la dynamique visuelle, renforçant l'impression d'un huis clos paresseux et sans souffle.
On sent pourtant une sincère envie de proposer un thriller original, mais celle-ci est desservie par un manque flagrant de rigueur dans l'écriture et de vision dans la mise en scène. Brake aurait pu être une expérience immersive et viscérale ; il n’est finalement qu’une coquille vide, crispante par ses maladresses et frustrante par son potentiel gâché.
En conclusion, Brake ressemble à une longue promesse jamais tenue : un film qui aurait pu être tendu et haletant, mais qui finit par ressembler à l’expérience du spectateur lui-même — coincé, impatient, et pressé d’en sortir.