le 28 nov. 2025
Kind of blindness
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Bugonia semble être le film de toutes les oppositions, montrant en parallèle une chef d'entreprise dotée d'une main de fer et un duo de cousins à la limite de l'outcast. L'un d'eux assure la narration du début de l'aventure, dans un propos dérivant lentement vers un complotisme des plus inquiétants, voire abracadabrant.
Après avoir confronté les deux univers entre ombre et lumière, sous-sol et villa cossue, délire et sérieux apparent, c'est le rire qui prend soudain la barre de l'entreprise, dans une tentative de kidnapping qui menace constamment de foirer, tellement la victime oppose une résistance farouche à une préparation toute relative.
Avant que Yorgos Lanthimos installe Bugonia dans un huis-clos étouffant. Et le film de plonger une atmosphère souvent palpitante, si l'on excepte les deux interventions d'un shériff qui apporte assez peu à l'intrigue, si ce n'est l'élément déclencheur du dernier acte.
Un huis clos qui devient un véritable match à trois, où les échanges jouent autant avec les protagonistes qu'avec le spectateur, qui ne peut que prendre position pour la victime, mais tant pour ce qu'elle subit que par les propos forcément délirants de son geôlier. Entre entreprise d'asservissement, péril écologique inéluctable et invasion silencieuse alien, on se dit que Bugonia ne peut constituer que l'illustration des ravages du complotisme le plus perché et de la désinformation portée par les mondes numériques et les réseaux asociaux.
Sauf que le masqué, peu à peu, s'est mis à douter. De manière imperceptible d'abord, via le jeu trouble de la formidable Emma Stone et certains aspects de sa gestuelle. Via tout le ressenti porté par Jesse Plemons pour incarner son personnage qui navigue entre résolution et fragilité intime peu à peu exposée.
Via, enfin, cette vérité qui ondoie sous la conviction de chacun pour mieux se dérober sous les changements de tons successifs empruntés par le huis clos. Une vérité tout d'abord jeu pour le spectateur, puis instrument d'intrigue et de tension. Puis se transformant en arme de domination ouvrant la voie à une dernière ligne droite débridée, explosive, surprenante, mais aussi amère et résignée dans le regard que Yorgos Lanthimos porte sur le monde qui l'entoure.
Bugonia, c'est finalement une histoire de sacrifice nécessaire doublée d'une fable paranoïaque qui ne se serait sans doute jamais autant parée de vérité. Tout aussi ludique qu'inquiétante, l'oeuvre s'impose comme la dernière pièce d'un étrange puzzle, entamé avec Eddington et Une Bataille après l'Autre, du portrait de l'Amérique de 2025, de ses failles, de ses fractures sociales, de ses inquiétudes et de ses composantes qui étouffent et se consument lentement.
Behind_the_Mask, complot pour être vrai.
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hier
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