Gérard Jugnot, après l'échec de Rose et Noir et la relative déception que fut Boudu avec Depardieu, revient à ce cinéma intimiste de ses meilleurs films. Celui d'Une époque formidable, de Meilleur Espoir féminin. Des films mi-dramatique mi-comique auquel on pourrait rajouter Monsieur Batignole qui restera comme son meilleur film.


Parce que le problème de C'est beau la vie etc, c'est qu'à vouloir trop bien faire, Jugnot a tant rempli son film de bons sentiments et de pathos que ça déborde. On le voit dès le premier plan. Il arrive au cimetière, à l'enterrement de son fils, en écrasant une fleur avec sa voiture. Voilà le souci. Tout est trop démonstratif. Les images et les dialogues. On devine à l'avance qu'il va chercher chez ce jeune garçon un fils de substitution. Qui l'aidera à faire la paix avec sa conscience.


Nada. Le film comporte de bons moments et se laisse suivre agréablement. Mais ce genre de films qui pouvait marcher dans les années 80 ou 90 fait un peu tâche en 2017. On attend autre chose que des blagues sur les Bretons (surtout qu'on a eu Bienvenue chez les Ch'tis en 2008 qui exploitait déjà ce comique) où, incroyable, c'est une région où il pleuvrait tout le temps. Où on pourrait trouver l'amour auprès d'une serveuse simplement en entrant manger dans une crêperie. Où on donnerait une gifle à son gosse pour le remettre dans le droit chemin sauf que c'est désormais interdit par la loi.


Les temps ont changé. Pour le meilleur comme pour le pire. Gérard Jugnot, tout comme les Bronzés d'ailleurs à l'exception de Michel Blanc, vieillit mal. Son cinéma vieillit mal. Et s'il n'est pas méchant, encore heureux, il apparaît bien désuet. Sympathique. Mais désuet. Un peu comme ton vieil oncle Robert, Roger ou...Gérard que tu étais content de retrouver quand tu étais gamin car il te faisait marrer et qu'il était vachement sympa. Aujourd'hui, ses blagues sont plus gênantes qu'autre chose et il ne se rend pas compte qu'il a pris vingt ans comme tout le monde et ce n'est pas facile de le lui dire. A Jugnot d'être plus malin et d'en prendre conscience.

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le 19 août 2017

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