Carnage est une histoire simple : Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de « l'agresseur » et ceux de la « victime » décident alors de s'expliquer. Toutefois, les échanges cordiaux et les politesses obligées vont vite céder, dans une ambiance survoltée et évolutive, à différents malentendus ; multiples disputes, désaccords, messes basses et critiques acerbes orchestreront avec malice ce carnage.
Adapté par le grand Roman Polanski de la pièce de Théâtre "Le Dieu du carnage" de Yasmina Reza, le film se déroule exclusivement dans un appartement où se réunissent les différents acteurs – les excellents Christopher Waltz et Kate Winslet d'un côté, les incroyables Jodie Foster et John C. Reilly de l'autre.
Quatre protagonistes, un seul décor, et un scénario travaillé et original d'où fusent avec intensité répliques hilarantes et dialogues savoureux : voilà ce qu'il suffit au cinéaste pour réaliser un huis-clos parfaitement maîtrisé et euphorisant, mêlant la drôlerie à une profonde critique plus au moins subjective de la nature humaine et du jugement perpétuel de l'Homme. Cette peur de l'Autre, cette envie inexorable de rabaisser autrui, Polanski décide de la mettre en lumière avec fraîcheur et finesse, toujours sans amertume, mais jamais sans humour.
En conclusion de cette critique concise mais dithyrambique, quels mots suffiront. Carnage est un long-métrage extrêmement bien construit, porté par un quatuor d'acteurs irréprochables. Là où il aurait été parfois facile de tomber dans le cliché ou le déjà vu, Polanski détourne avec brio tous les écueils possibles pour nous livrer une œuvre légère et singulière, aux couleurs de l'Humain.
Carnage est une histoire simple. Ici, la simplicité fait mouche.