L'énigme du Sphinx
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le 10 déc. 2018
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Cléopâtre est un film à la gloire de Claudette Colbert, manifestement. C'est indiqué dès la première image, très belle au demeurant. Sinon, même s'il y a de belles choses, c'est plutôt la déception. Dans les acteurs, d'abord. Colbert est une étincelle dansante, c'est un fait, elle éclipse le reste de la distribution de son éclat. Warren William se plante en beauté, en César emphatique. Il était bien plus convainquant en gangster au grand coeur dans Lady for a day de Capra. Henry Wilcoxon se débrouille pas mal en Marc Antoine, tandis que Ian Keith, en Octave grincheux, n'a de toute façon pas grand chose à jouer.
Cléopâtre oscille entre la comédie romantique et le drame, sans convaincre sur aucun des deux tableaux. Le début, s'il offre une ou deux bonnes scènes avec César, peine réellement à convaincre, malgré les moyens manifestes. Il y a notamment une scène de banquet, pourtant accompagnée d'un beau travelling, qui ne donne pas du tout l'impression de se retrouver dans la Rome antique. En même temps, on parle d'une Rome antique dans laquelle César demande un tribut exorbitant des egyptiens, notamment des navires chargés de maïs.
Et pourtant, à partir de la rencontre entre Marc Antoine et Cléopâtre, le film s'améliore sensiblement. Et même quand Cléopâtre attend le retour de César du sénat.
Reste, également le portrait de Cléopâtre : empêtré dans ses tenues démentielles, il peine à relier les aspects du personnage. Aussi frivole et amatrice de plaisirs que déterminée à faire son devoir envers son pays, quoiqu'il lui en coûte ; à la fois manipulatrice et sentimentale, elle ne semble donner une image de naïveté politique et de gaité évaporée que pour mieux tromper les hommes et les amener à partager ses desseins. Cela aurait mérité plus de traitement, plutôt que de s'appesantir sur des femmes en costumes de félin passant dans des cerceaux enflammés au rythme du fouet du dompteur.
Marc Antoine en devient un matamore dérisoire, tandis que César n'était pas dupe et se servait autant de Cléopâtre qu'elle se servait de lui. C'est pourtant Marc Antoine qui donnait l'impression de l'homme viril, avec ses chiens, tandis que César apparaissait d'emblée comme assez sûr de son pouvoir pour se laisser aller, faisant mine de jouer négligeamment avec ses jouets inventions lors d'importantes négociations, l'esprit affûté pourtant.
Grâce à cela, et malgré la fadeur des acteurs, Cléopâtre finit par séduire, effectivement. On n'en ressort pourtant pas aussi envoûté que Marc Antoine.
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le 6 oct. 2025
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