Le dernier. Si si, on le jure !

Bon, on peut maintenant faire un bilan sur le conjuringverse. Univers d'horreur bancal et conservateur, s'étant pensé comme un décalque de la méthode marvel appliquée sur les affaires du couple Warren, le conjuringverse a surtout été une immense usine à pognon qui a rapporté de très bons investissements pour des mises modestes et des scénarios lacunaires, ayant aboutis selon les cas à des films bons (conjuring 1 & 2) à des résultats plus discutables (carrément nuls pour l'essentiel des sagas tiers). La catastrophique saga anabelle, la nanardeuse saga La nonne... Jusqu'au gênant Conjuring 3 qui échouait complètement à créer une quelconque angoisse et nous déballait une intrigue en pilotage automatique autour d'une des fameuses sectes satanistes aux États-Unis. Tout en échouant à faire ce que L'exorcisme d'Emily Rose avait déjà tenté avec brio (un procès pour possession démoniaque). Et c'est donc le même réalisateur qui s'y colle. Glurp...

Conjuring 4 est bon. On y est allé à reculons avec 2 amis qui n'avaient aucune confiance dans le film au vu de la médiocrité du 3ème opus et, oh surprise, passé une intro lambda sans jump scare, la première scène d'angoisse arrive sans prévenir et fonctionne. Puis la seconde, puis la troisième. Le film met beaucoup d'ambiance et commence à faire les choses bien. Certes, le film est très bavard car il multiplie les personnages autour des Warren et de notre famille tourmentée, mais les dialogues vont à l'essentiel et les personnages sont caractérisés comme il faut. Et si les deux heures du film étaient le seul truc effrayant, elles passent sans qu'on regarde notre montre. Jusqu'au final.

Patatrac ! Alors que le film avait brillamment posé ses enjeux, alors qu'il avait su entretenir la tension, alors qu'on avait compris quel angle prenait son "héritage" (le dernier film, rappellez vous, si si comme clint eastwood), le film tombe dans les escaliers et se relève complètement bourré. On part dans un festival d'hallucinations visuelles à base de jumpscare éclatés, des effets spéciaux numériques vous agressent avec une musique tonitruente, l'antagoniste devient un meuble ikéa qui s'improvise décorateur d'intérieur, bref on retombe dans les pires travers du conjuringverse. A croire que Michael Chaves ne pouvait plus s'empêcher d'être mauvais. Saccageant du même coup l'excellent boulot qu'il avait accompli jusqu'ici, alors qu'on était dans la 4ème suite d'un univers qui nous saoûle déjà un peu (une dizaine de films déjà). Je surnote le film un peu pour ça, dans la perspective d'une quatrième suite, le film a su bien gérer son ambiance et ses jumpscare, faisant preuve d'inventivité dans une saga déjà bien essorée. Même si la fin est complètement salopée par une volonté de faire du (trop) spectaculaire, il reste un film d'horreur élégant et correctement exécuté qui a fait des efforts pour se démarquer des autres. Insidious 4 ne peut pas en dire autant. On ne s'en souviendra pas longtemps non plus (car les films mémorables ne sortent plus depuis mad max fury road), mais la séance est loin d'être désagréable. Et les bonnes surprises sont si rares de nos jours. Vite la loi euthanasie, je deviens vieux !