J’ai toujours préféré la saga mère, les spin-offs sont à mon sens, à quelques rares exceptions, moins bons, peut-être parce que pour moi, le point fort de l’univers réside dans le couple Warren, puis, plus tard, dans leur famille, ce sont eux qui portent l’ensemble sur leurs épaules et peu importe toutes les rumeurs ou autres qui circulent à leur encontre. Ici, nous les retrouvons sur la fin de leur carrière, leur toute dernière enquête, celle qui leur a fait raccrocher, tout du moins, leur dernière intervention physique, parce que c’était devenu trop dangereux, trop violent physiquement, alors que la santé commençait à leur faire défaut et qu’une épée de Damoclès pesait constamment au-dessus d’eux. Alors, plus important que cette ultime enquête, l’intérêt se porte avant tout sur l’humain, sur cette famille atypique que sont les Warren, sur leur relation de parents, les liens extrêmement forts qui les unis à leur fille, centre de leur propre monde, elle pour qui ils donneraient tout, elle qui est née dans une situation dramatique, elle par qui tout a presque commencé et par qui finalement, tout va se terminer. Une ultime enquête qui reprend les codes bien connus de la franchise, sans grande surprise, lorsque l’on connaît les ficelles, nous savons à quoi nous attendre et l’effet de surprise se fait moins percutant, moins efficace, pour autant, ça passe presque au second plan, tant l’important se trouve ailleurs. La réalisation de Michael Chaves est toujours à la hauteur, il a su conserver l’identité de la franchise, il sait comment elle fonctionne et il se saisit de toute son expérience pour mettre en scène à la perfection cet univers si particulier. Visuellement, le frisson sera malgré tout au rendez-vous, bien que se soit moins surprenant, moins intense, quelques scènes restent particulièrement angoissantes et les effets spéciaux sont pour le moins réussis, tout dépend de votre sensibilité ou de votre habitude en matière d’horreur. En ce qui concerne le scénario, il est tout à fait classique de la franchise, il en conserve les codes, les ficelles, sans véritablement sortir de sa zone de confort, s’il est dommage que se soit si prévisible, nous pardonnons rapidement cet état de fait, puisque l’essentiel ne se trouve pas véritablement là. Effectivement, bien que nous sachions où l’intrigue va nous mener, c’est humainement que tout se joue, dans notre attachement à cette famille, à ce passage de flambeau qui ressort, pour devenir des adieux bouleversants et c’est dans les émotions ressenties que cet opus fait la différence, nous touchant bien plus que nous faisant véritablement peur. Quant au casting, il est toujours au rendez-vous, le duo Vera Farmiga/Patrick Wilson est toujours aussi efficace, mais il est rejoint par Mia Tomlinson et Ben Hardy, tout aussi efficaces, qui viennent comme un passage de relais, comme l’avenir.
En bref : Un film qui vient sonner les adieux de toute une franchise, la dernière enquête de son couple culte, à travers une intrigue certes, assez convenue, classique dans ses codes, dans son déroulement, mais où l’intérêt réside finalement ailleurs, dans un aspect plus humain, plus tourné vers l’émotion, celle d’une famille à laquelle nous nous sommes tant attachée et qui saura nous toucher en plein cœur par le réalisme de ses sentiments !
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