Clarissa intègre une résidence d'artistes en panne d'inspiration. Dans cet immeuble parisien luxueux à la façade végétalisée chaque résident dispose d'un appartement cossu équipé d'un-e assitant-e virtuel-le qui contrôle tout l'équipement connecté et répond avec bienveillance à toutes les sollicitations du ou de la locataire. Au bout de quelques jours, non seulement Clarissa ne retrouve pas l'inspiration mais elle estime que son assistante qui répond au doux nom de Dalloway se montre de plus en plus intrusive. Après avoir douté, elle cherche à échapper à l'emprise.
Même si j'ai hésité à voir ce film (un film qui s'appelle Dalloway dont l'héroïne se prénomme Clarissa et qui tente d'écrire sur les derniers jours de Virginia Woolf... je trouvais cela particulièrement balourd), je me suis laissé happer par les premiers moments qui installent une atmosphère à la fois cocoonesque presque rassurante (celle de l'appartement) et un environnement anxiogène que nous connaissons aujourd'hui : virus qui circule, confinement, test PCR, drones envahissants, "espionnage" permanent, canicule, livraisons Amazon (je crois avoir fait le tour)... Rapidement, la lourdeur voire la balourdise envahit tout. Clarissa n'a pas une simple panne d'inspiration. Etait-il nécessaire qu'elle soit également accablée par un traumatisme, un chagrin insurmontable (révélé à demi mots mais évident dans la BA) qui l'empêche de travailler ? Lorsqu'elle commence à trouver que son IA devient trop intrusive, pose des questions ou apporte des réponses empreintes d'émotion ou de curiosité (ce qu'une IA ne peut éprouver), Clarissa fait sa valise, au moins trois fois et finalement ne part pas. Elle a de multiples occasions de s'échapper et ne le fait pas. Plus tard, le réalisateur nous oriente sur une (fausse) piste où la "folie" de Clarissa expliquerait sa paranoïa galopante. Dans ce maelstrom de confusion où en est la création artistique ? Que vient faire le personnage de Lars Mikkelsen, que l'on retrouve plus tard en fâcheuse posture sans la moindre explication ? Le (pseudo) mystère instillé par le personnage doucereux d'Anna Mouglalis (j'imagine que cette voix parrainée par la Seita en fait fantasmer plus d'un), la tête de cocker (battu) de Frédéric Pierrot prêtent plutôt à sourire. Et évidemment Cécile de France (de plus en plus belle) joue très bien (il faudra qu'on m'explique néanmoins l'intérêt de la montrer à plusieurs reprises en soutien gorge).
Ce film ne m'a inspiré ni réflexion ni crainte. Suis-je déjà lobotomisée ou simplement convaincue qu'une IA ne sera jamais ma confidente ou mon amie... mais quel ennui !!!
J'ai failli me jeter par la fenêtre !
J'ai sans doute raté de belles choses depuis que j'ai vu ces deux films (celui-ci et Classe moyenne) (mauvais choix de ma part ?) mais je me suis mise en retrait de cinéma ces derniers jours. Je n'en peux plus de ces films tièdes, patauds et sans émotion.
Je préfère relire Mrs Dalloway de Virginia car :
"Mrs Dalloway dit qu’elle se chargerait d’acheter les fleurs"...
Merci de votre attention.