Dans Dead Man’s Burden, Jared Moshe fait le pari du dépouillement. Loin des duels tonitruants et des chevauchées endiablées, ce western indépendant préfère le silence des plaines au fracas des balles. Et c’est là sa plus grande force… comme sa limite.
L’histoire se noue autour d’un secret familial étouffant, entre une sœur qui veut tourner la page et un frère revenu d’entre les morts. Le film avance lentement, presque à pas feutrés, mais c’est précisément cette lenteur qui donne du poids aux silences, aux regards, aux non-dits. Tout est dans la tension contenue, dans ce qui ne se dit pas. Le décor aride devient le reflet de leurs émotions : une terre sèche, tendue, où la vérité pousse comme une mauvaise herbe.
Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est l’ambiance visuelle du film. La photographie, à la fois rugueuse et poétique, capte avec finesse cette Amérique post-guerre civile, où chaque pierre semble porter le poids des choix passés. On sent que Moshe aime ce genre, qu’il le connaît, mais aussi qu’il veut en extraire autre chose : non pas des légendes, mais des êtres abîmés.
Alors oui, tout ne fonctionne pas. Le rythme peut lasser, certains personnages manquent d’épaisseur, et on aurait aimé que le conflit émotionnel prenne parfois plus d’ampleur. Mais il y a ici une sincérité rare, une volonté de filmer autrement un genre trop souvent figé. Et ça, ça mérite qu’on s’y attarde.
Note : 7.5/10 — Un western intime et tendu, pour ceux qui aiment écouter le silence entre deux coups de feu.