Dead Slow Ahead
6.7
Dead Slow Ahead

Documentaire de Mauro Herce (2015)

Il faut aimer le cinéma narratif et contemplatif pour pleinement adhérer à ce poème visuel…

Mauro Herce a embarqué à bord du "Fair Lady", un vraquier (un navire destiné au transport de marchandises solides en vrac). Pendant plusieurs mois, il a filmé le quotidien de ces hommes au cœur du monstre d’acier (de 225m de long pour 32m de large).


Le film ne dure que 73min, pourtant on jurerait qu’il en dure le double tant ce dernier peut nous paraître long car trop contemplatif. En effet, le réalisateur ne cesse d’enchaîner les plans fixes ou méditatifs et s’en est parfois assommant. Alors certes, il y a de très beaux jeux de lumières et de couleurs mais à trop vouloir filmer du vide et l’horizon… on finit par trouver le temps long.


Le cinéaste a semble-t-il, eu carte blanche pour filmer là où il souhaitait durant son voyage. De la cabine de pilotage en passant par le pont, les cales, la cantine, les cabines, la salle des machines ou encore les couloirs lugubres. Quasiment aucun dialogue ne viendra tenter de nous sortir de notre torpeur et c’est bien dommage. En l’absence d’explication, bon nombre de scènes sont difficile à comprendre, parfois on ne distingue rien ou l’on ne sait pas ce qui est filmé ni où l’on se trouve dans le navire.


Il y a cependant une séquence assez mémorable dans le film, celle de l’incident avec le chargement de blé. Il y a eu une voie d’eau, résultat, cela a impacté le blé qui était stocké dans la cale, le rendant avarié. Comme il est interdit de se débarrasser de la marchandise près des côtes, ils n’avaient d’autre choix que de le faire en pleine mer. La scène est assez surréaliste, on voit les marins dans cette gigantesque cale, armés de pelles et de seaux pour jeter le blé en pleine mer (à titre de comparaison, à quai, les dockers utilisent d’immenses grues). Ils paraissent microscopiques à l’échelle du navire.


Il faut aimer le cinéma narratif et contemplatif pour pleinement adhérer à Dead Slow Ahead (2015). Malgré de très beaux plans, je suis resté à quai face à ce que certains qualifient de poème visuel. Dans le même registre (la mer, les marins et une immersion à bord d’un bateau), sorti deux ans plus tôt et qui s’avère être lui aussi une expérience déroutante, il y a Leviathan (2013) de Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
2
Écrit par

Créée

le 23 sept. 2023

Critique lue 11 fois

RENGER

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur Dead Slow Ahead

Dead Slow Ahead
Morrinson
6

Des compositions navales

Triste concours de circonstance qui conditionne un visionnage et édulcore une découverte, regarder "Dead Slow Ahead" quelques jours seulement après l'imposant "Homo Sapiens" en atténue sans doute...

le 8 janv. 2017

3 j'aime

Dead Slow Ahead
Marius_Jouanny
7

Les hôtes qui n’existaient pas

Avant d’interroger notre rapport au réel, le cinéma est d’abord et avant tout une invitation au virtuel, qu’il soit fiction ou documentaire. Puisque la démarche d’un cinéaste relève essentiellement...

le 10 nov. 2016

3 j'aime

Dead Slow Ahead
Zoom
8

With My Fair Lady

L'espagnol Mauro Herce propose un documentaire vraiment particulier, puisqu'il a filmé l'activité sur un cargo dont l'armateur anonyme doit avoir des gouts cinéphiles pas dégueulasses. En effet, le...

Par

le 11 oct. 2016

1 j'aime

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24