L’histoire de la littérature moderne nous l’a rappelé récemment: l’indignation ne produit pas toujours les meilleurs œuvres. Diaz en est une nouvelle et cuisante démonstration.


Que les faits relatés soient suffisamment révoltants pour mériter un film, je vous l’accorde bien volontiers. Le problème ici, c’est qu’on comprend l’idée au bout d’une demi-heure (assez terne, d’ailleurs), et qu’on a presque tout vu et entendu au bout de trois quart d’heure, après lesquelles on se demande: "vache, c’est monstrueux ! Bon, et ensuite ?". Et ben ensuite, rien.


1 idée, 2 heures


L’utilisation d’un effet chorale renforce même l’effet hamster-dans-sa-roue.
La volonté du réalisateur de t’enfoncer un grand coup de poing dans la gueule se retourne assez vite contre lui. La violence devient lourdeur, la répétition démonstrative.


Il n’y a rien de pire que de mal défendre de justes causes. Deux ou trois bonnes idées émaillent le propos (les réels fouteurs de merde épargnés, les flics pas tous pourris) mais cela ne suffit pas.


Quand il y a Gènes, y a pas de plaisir


Une jaquette (dont n’est pas forcément responsable le réalisateur, nous sommes d’accord) arguant avec force qu’il s’agit de la plus grave atteinte aux droits de l’homme dans un pays occidental depuis la seconde guerre mondiale" pour un épisode ne déplorant aucun mort oublie sans doute une trentaine de faits marquants dont, par exemple, le bien plus funeste 17 octobre 1961 français.


Mais n’oublions pas que nous nous inscrivons dans une vieille tradition italienne.
Comediante ! Tragediante !

Créée

le 2 nov. 2013

Critique lue 776 fois

20 j'aime

6 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 776 fois

20
6

D'autres avis sur Diaz, un crime d'État

Diaz, un crime d'État
guyness
4

Ciao-Ciao ! Arrivée d’air chaud.

L’histoire de la littérature moderne nous l’a rappelé récemment: l’indignation ne produit pas toujours les meilleurs œuvres. Diaz en est une nouvelle et cuisante démonstration. Que les faits relatés...

le 2 nov. 2013

20 j'aime

6

Diaz, un crime d'État
EIA
8

Critique de Diaz, un crime d'État par EIA

J'avais vu ACAB, de Stefano Sollimo l'été dernier, lu le livre éponyme de Carlo Bonini, livre qui n'abordait la tragédie de Diaz que dans un premier chapitre tragique qui énumère un par un les...

Par

le 22 juin 2013

8 j'aime

Diaz, un crime d'État
PatrickBraganti
6

Gêne à Gênes

C'est un film très éprouvant pour les nerfs qui ne fait pas semblant d'être manichéen puisqu'il est un terrifiant brûlot, une œuvre à charge revenant sur les événements tragiques qui survinrent lors...

le 6 juin 2013

7 j'aime

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

314 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

296 j'aime

141