Talentueur : Qualité d'un réalisateur qui fait des chefs-d'oeuvre qui tuent.


Django.... Ce nom résonne dès la scène d'ouverture. Par cela, on décrypte direct deux choses : Que le film va avoir une atmosphère unique et que la musique va encore diriger toutes les inspirations de Tarantino, ce qui va rendre la chose succulente. Séduit dès la scène d'ouverture. Mais quand ça commence fort comme ça, on craint que la suite ne soit pas à la hauteur et que Django plie sous le poids de l'attente qu'on a placé en lui.

Mais il a les épaules solides, ne vous inquiétez pas. Et cet homme libre ne se fait pas martyr, il se sait libre et en profite. Enfin, quand le dentiste lui aura tout appris (cet phrase est mystérieuse pour ceux qui n'aurait pas vu le film, je l'accorde).

Ce n'est pas tant le scénario auquel on se raccroche ici. C'est plutôt tout ce qui gravite autour qui fait de nous, spectateurs avides de violence et de délires tarantinesques, des amoureux de chefs-d'oeuvre modernes.

Par où commencer? Le jeu d'acteurs? Allez, lançons-nous.
Christoph Waltz a gagné un Golden Globe du meilleur second rôle, ce qui est tout à fait justifié ; Leonardo DiCaprio est vraiment un acteur tput-terrain, qui une fois de plus, se détache de son côté "gendre idéal pour belle-mère de bonne famille" et Samuel L. Jackson sait qu'il est la muse , si je puis dire ainsi, de ce bon vieux Quentin.
Mais personne, ou si peu, pense à souligner la prestation, discrète certes, mais tout simplement EX-CEP-TION-NEL de Jamie Foxx. Il est pourtant le rôle majeur de ce film, mais est souvent peu cité, barré par ces stars. A noter la toute petite, mais remarquable prestation de Tarantino, qui a poussé l'envie cinéphilo-parodique au point de créer un personnage qui va... Je n'en dis pas plus.

La bande-son est énormissime, et mélange les plus grands airs de musique aux sons country les plus parfaits que le réal' ait pu demandé. Encore une fois de pus de ce côté là, nous ne sommes pas déçus.

Les plans sont tout bonnement magnifiques et réfléchis dix fois, cent fois, avant d'être jetés sur le papier. Les acteurs sont sublimés, comme on le voit trop peu dans le cinéma actuel. C'est un retour aux sources, un clin d'oeil aux western d'époque. Tarantino ne plagie pas, il s'inspire et bricole à sa façon. Il prend aussi ses autres films pour témoin et pour exemple. Django c'est un peu Kill Bill au féminin, un peu Pulp Fiction de cow-boy, beaucoup de Tarantino. Par cela, on sait alors que Quentin est un peu mégalo, mais on l'aime quand même.

Enfin, et il faut bien un "enfin, sinon je ne m'arrête plus, le montage est malin et réussi. Pas de place à l'improvisation (ou sinon tellement peu), le réflexion sur comment le film doit être monté a été pensé bien avant que le titre du film en question ne soit trouvé. Preuve du génie.

Enfin, (oui y'a un deuxième "enfin") j'adore l'affiche, dans son style épuré, qui ne cherche pas l'effet qui rend aveugle. voilà c'est dit.

Le western est un genre qui plaît, comme l'atteste le top 111 de Senscritique. Le style Tarantino est un genre qui plaît, comme l'atteste le top 111 de Senscritique. Et quand on mélange les deux, eh bien, ça fait succès, ça donne une oeuvre hors-norme et c'est un genre nouveau qui plaît.... Deux fois plus....

Seules mini-réserves : la longueur du film, qui traîne par de très courts moments quelques longueurs donc. La morale du film, qui prône en gros la violence pour s'en sortir, mais dire ceci serait ne pas comprendre Tarantino, donc je ne le dirais pas même si je l'ai dit.
Vous avez vu, ce serait vraiment chipoter....

en un mot : génial. Mon chef-d'oeuvre de cette année, je pense.
letitmec

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