Un film de Tarantino est toujours un bon moment de cinéma. A quelques semaines de la sortie de son prochain western, Les Huit salopards, petit retour son dernier opus, Django Unchained.


Le bruit sourd des poings frappant la chair, les grognements, le sang, la peur animale et la mort ; voilà l’homme qui se retrouve réduit et forcé à ses plus bas instincts par un maître. Une situation qui nous paraît irréelle, mais qui était la triste réalité au Texas il y a 150 ans. L’esclavagisme est un contexte souvent exploité au cinéma. Dans Django Unchained, une histoire d’amour vient se greffer à toute cette barbarie. Django, interprété par un Jamie Foxx enfin dans un bon rôle, est à la recherche de sa femme, Broomhilda. Aidé par le docteur Schultz, Django va réussir à retrouver sa femme. Achetée par un certain Candie, un homme mauvais qui s’emporte facilement, la tâche s’annoncera rude pour réussir à l’affranchir.


Tarantino a développé un sens du dialogue et de la mise en scène rarement égalé aujourd’hui. La violence, omniprésente, ne franchit cependant jamais la ligne du mauvais goût. Avec l’une des scènes les plus drôles du cinéma, la charge pathétique des membres du Ku Klux Klan, l’humour et le second degré ont une place importante dans Django Unchained. La violence est elle-même comique à certain moment comme par exemple la fusillade finale.


A la façon d’Inglourious Basterds qui relate la revanche de juifs face aux nazis, Django Unchained est une vengeance contre le joug des esclavagistes. La seconde partie du film, se déroulant dans la propriété de Candie, apporte un coup de fouet au rythme. DiCaprio n’y est pas étranger, car son personnage sadique, haut en couleur, est un adversaire de taille pour notre duo Django/Schultz.


Il ne faut pas oublier de souligner la qualité de la B.O. avec de nombreux morceaux d’Ennio Morricone et un très bon son hip-hop, 100 Black Coffins, dont l’instrumental colle parfaitement avec l’image du Western.


Pas le meilleur film du réalisateur, mais le niveau de sa filmographie est d'un tel niveau que Django Unchained reste l'une des plus belles réussites cinématographique de ces dernières années.

Créée

le 16 déc. 2015

Critique lue 1.8K fois

36 j'aime

6 commentaires

Vincent Ruozzi

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

36
6

D'autres avis sur Django Unchained

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Django Unchained
real_folk_blues
7

Jamie nie Crockett

Salut, j’aime Tarantino et je t’emmerde (poliment, bien sûr). Certes, il est podophile (j’ai bien utilisé la lettre « o »), pas très agréable à regarder, parfois vulgaire, et un brin complaisant...

le 18 janv. 2013

133 j'aime

50

Django Unchained
Nushku
7

Dragées Unchained

Le dernier Tarantino est un film des plus sucrés. Sucré avec tous ces accents chantants ; ce Sud pré-Civil War aux relents de southern gothic, aux plantations garnies de belles demeures ornées de...

le 11 janv. 2013

105 j'aime

8

Du même critique

Whiplash
Vincent-Ruozzi
10

«Je vous promets du sang, de la sueur et des larmes»

Whiplash est un grand film. Il est, selon moi, le meilleur de l’année 2014. Une excellente histoire alliant le cinéma et la musique. Celle-ci ne se résume pas à une bande son, mais prend ici la place...

le 20 janv. 2015

190 j'aime

11

Mad Max - Fury Road
Vincent-Ruozzi
9

Sur les routes de Valhalla

Je viens de vivre un grand moment. Je ne sais pas si c’est un grand moment de cinéma, mais ce fût intense. Mad Max: Fury Road m’en a mis plein la gueule. Deux heures d’explosions, de fusillades et de...

le 16 mai 2015

182 j'aime

21

The Irishman
Vincent-Ruozzi
8

Le crépuscule des Dieux

Lèvres pincées, cheveux gominés, yeux plissés et rieurs, main plongée dans sa veste et crispée sur la crosse d'un revolver, Robert De Niro est dans mon salon, prêt à en découdre une nouvelle fois. Il...

le 29 nov. 2019

152 j'aime

10