Dragons
6.5
Dragons

Film de Dean Deblois (2025)

Le film est sympa... parce que le film d'animation l'est !

A contrario des livres de Fantasy, il est de plus en plus difficile de trouver des nouveautés en terme de Fantasy dans le domaine cinématographique - car j'ai pu regarder une grosse majorité des productions faites. Alors, en attendant qu'un réalisateur ou un scénariste décide de se mouiller en lançant une idée de divertissement fantaisiste, contentons-nous... de remake !

Effectivement, à l'instar du studio Disney qui se focalise ces derniers temps, dans une optique de ne pas vouloir se mouiller, sur le fait de réaliser des remake de ses plus grands classiques, il est venu la même idée au réalisateur Dean Deblois, à qui l'on doit l’extraordinaire trilogie de DreamWorks Dragons ! Et s'il me fallait être totalement honnête, au vu des quelques remakes de Disney que j'ai pu visionner, l'annonce d'une version live-action du premier Dragons m'avait quelque peu laissé dubitatif : quel intérêt de refaire le film à l'identique, si ce n'est qu'à la place des personnages digitaux, nous aurions de véritables acteurs ?

Mais l'appel de la Fantasy est plus forte ! et de ce fait, je suis allé le voir, poussé par la curiosité et l'amour que je porte à l'univers de Cressida Cowell et Dean Deblois ; et quelle fut la conclusion de ma séance ? Voyons cela !


Résumons très rapidement l'intrigue : nous suivons Harold, un jeune viking d'un clan de tueur de dragons qui se retrouve à ne pas vouloir les tuer, allant jusqu'à aider l'un d'eux et se lier d'amitié avec lui.

Voilà, grosso-modo ; pas plus de spoil, mais en même temps, si vous avez vu le film d'animation, il n'y a guère de surprise...


Et c'est en effet par là que l'on va commencer : le film Dragons est adapté - très fidèlement - du film d’animation Dragons. À partir de là, que dire de plus ? Nous avons exactement les mêmes dialogues, les mêmes séquences, les mêmes plans que ceux présentés dans le film d'animation, à quelques détails près puisque évidemment, une reproduction fidèle à 100% n'est pas possible. De ce fait, peu de surprises nous attendent : nous connaissons déjà tous les enjeux, tous les "jump-scare", tous les moments forts et émouvants... et ce n'est pas les quelques moments nouveaux comme déclarés précédemment qui nous ferons oublier que... bah, je peux très bien revoir le film d'animation pour ça ! À ce propos, et j'ouvre une petite parenthèse, mais dans les quelques scènes inédites, je salue les séquences qui présentent la relation entre Rustik et son père Mastok : en effet, c'est une vision intime de Rustik que l'on n'avait pu voir que dans les diverses séries et qui, en de nombreux points, se rapproche de la relation entre Harold et Stoïck. Et il y a beau en n'avoir que deux ou trois, pour un temps d'écran n’excédant pas la minute, c'est - pour un fan de l'univers et de ses personnages - un plaisir immense que de voir porter à l'écran ce que la série a mise en lumière.

Je referme la petite parenthèse !

Mais donc, de ce fait, si le scénario demeure le même que le film d’animation, puisque l'histoire contée par le film d’animation était fort sympathique, on ne peut qu'être content de retrouver une histoire que l'on connaît et apprécie déjà. Et pour l'appréciation globale de la version "live-action", tout va se jouer sur les apports de la prise en vue réelle. Et pour ma part, la magie opère avec un certain brio : pour cette version, le réalisateur a voulu quelque chose de plus adulte, de plus mature à montrer à l'écran, et cela se ressent par une atmosphère colorimétrique à peine plus sombre qui, en soit, est la bienvenue mais également, et là c'est plus discutable, par un dépoussiérage des dialogues. Effectivement, adieu les petites piques légères et quelque peu cartoonesques de certaines lignes de dialogues... ici, on parle sérieusement et de façon grave ; ce qui n'entrave pas l'ambiance générale du film, et certaines situations enfantines demeurent à l'écran mais nous avons de nombreux points qui faisaient la "superbe" de certains personnages qui ont tout bonnement disparu parce que... trop gamins ? Et j'en veux pour preuve la plus marquante (car il est vrai que je m'attendais beaucoup à ces répliques) les fameuses culottes de Gueulfor ! Les deux lignes de dialogues qui en faisaient mention dans le film d'animation ont été retirées du film en live-action... Alors certes, je comprends la volonté de vouloir offrir un résultat plus "adulte" mais dès l'instant où l'on laisse des blagues à tonalités enfantines, pourquoi faire un tri ? Pourquoi ne pas toutes les laisser ?

Alors... L'histoire demeure la même, quasiment à l'identique, sinon quelques ajouts qui apportent pas mal de petites choses concernant l'univers de Dragons ; mais dans l'ensemble, l'épique du scénario est toujours présent, pour notre plus grand bonheur !


Pour les personnages...

Alors, on va déjà aborder ce sujet, qui peut me porter préjudice et qui devient difficile à aborder de nos jours : les personnages tertiaires. Alors... - et c'est quelque chose qui touche quasiment pour les genres cinématographiques, mais qui fait couler beaucoup d'encre pour le cinéma de Fantasy, grand ou petit écran - les minorités ethniques ! Nous avons pu voir des mentions dans l'univers du Seigneur des Anneaux, récemment avec l'univers d'Harry Potter... et Dragons ne déroge pas à la règle : j'en veux pour preuve la petite "polémique" sur l'actrice incarnant Astrid mais ! Nous avons de nombreux personnages tertiaires, des figurants d'ethnies différentes, dont asiatiques et africaines. Donc... nous sommes dans un univers viking, qui puise son inspiration des cultures et mythes scandinaves... on peut légitimement se demander ce que viennent faire ces personnes ici. On peut ! Et le film se permet de nous donner une réponse puisque toutes ses ethnies représentées sont en réalité les descendants de chasseurs et tueurs de dragons venus des quatre coins du globe pour tenter leur chance sur l'île de Beurk. Voilà ! Fin de l'histoire : c'est justifié, donc ça me va... à moitié, parce que le fait que Stoïck mentionne cela amène une sorte de coupure dans la lancée du film. Enfin bon, il s'agit là d'une politique qui me dépasse en tant que spectateur et je n'ai guère d'arguments solides - du moins pour l'univers de Dragons - pour pouvoir m'en aller batailler. Donc je laisserai ça comme ça.

Pour en revenir aux figures principales : globalement, la plupart des acteurs choisis pour interprétés les personnages du film d’animation font l'affaire. Harold est interprété par Mason Thames qui a littéralement la carrure de l'emploi ; il en va de même pour Rustik, Varek et Kranedur dont les acteurs choisis collent plutôt bien. Et s'il fallait finir avec la bande de jeunes vikings, il faut parler de Kognedur et Astrid - tiens tiens... que les protagonistes féminins, comme par hasard ! Alors non, on va se dédouaner tout de même en ce qui concerne Nico Parker, l’interprète d'Astrid : elle fait le taff ! Il est vrai que l'on peut être critique au vu des origines de l'actrice mais en dépit de cela, elle n'en demeure pas moins une bonne Astrid. Et on est un peu dans la même vague pour Kognedur : alors là également, Bronwyn James est plutôt bonne pour l'interprétation de Kognedur mais il est vrai que là où nous étions habitués à voir les jumeaux de la bande minces, à la limite du rachitiques, cela fait bizarre d'avoir une Kognedur beaucoup plus forte que son frère...

Mais là encore, globalement, la bande de dresseurs est plutôt bien représentée dans le film ; même si on peut souligner un manque d'énergie (soit lié au jeu d'acteur, soit lié au doublage français). Et en parlant de doublage, en ouvrant la deuxième petite parenthèse, j'avais énormément envie de réentendre Donald Reignoux pour le rôle de Harold... mais que nenni ! Notre doubleur national ne joue pas Harold, mais le père de Rustik : Mastok ; autant dire que pour ce point là, je suis assez déçu - mais c'est strictement personnel.

Fin de la deuxième parenthèse.

Et pour finir avec les personnages secondaires, et pour aller de la sens opposé du point précédent, Stoïck est très bien interprété puisque c'est l'acteur Gerard Butler, qui le double en version original, qui endosse le rôle du chef de Beurk. La vieille Gothik change complètement de design, mais n'en demeure pas moins impressionnante. Mais la vraie déception pour moi réside dans le personnage de Guelfor qui est interprété par Nick Frost... Ça ne marche pas... On ne retrouve rien de Guelfor dans Nick Frost, ça se ressent et on ne voit que ça à chaque fois que l'acteur apparaît à l'écran, et ça, c'est vraiment dommage pour un personnage aussi impactant que ne l'est Guelfor...

Mais dans l'ensemble là encore, nous avons une distribution qui fonctionne à merveille.


Passons au vrai point intéressant : la qualité graphique, et les effets spéciaux !

Parce que c'est vraiment cet aspect qui va énormément jouer dans l'appréciation de la version "live-action", et l'on moins que l'on puisse dire, c'est que le succès est au rendez-vous !

Les dragons sont très très bien représentés, ils sont presque vivants, devant nous, prêt à nous sauter dessus ou à nous cuire la peau ! C'est là un pari réussi pour Dean Deblois de nous amener des dragons plus vrais que nature (si tant est que l'on puisse dire cela d'une créature imaginaire). Que ce soit pour les principales espèces de dragons, pour la Mort Rouge - le boss finale, l'alpha de cet opus, ou même pour notre cher et tendre Furie Nocturne : j'ai nommé Krokmou ! Le rendu de notre dragon noir est absolument fascinant et rejoint la superbe des autres dragons... à un détail près... Et c'est là véritablement le plus gros hic entre la version animée et la version en prise de vue réelle, mais Krokmou nous a émerveillé de part son aspect félin/canin dan les films d'animation, de part ses mimiques faciales, ses comportements... et cela fonctionnait parce que nous étions dans un film d'animation. Or, nous sommes ici dans un film en "live-action", qui plus est se voulant plus vrai, plus mature que ne l'était le film d'animation... ce qui implique de rendre Krokmou plus réaliste, plus animal et de ce fait moins cartoonesque, moins mignon. De nombreux petits comportements que l'on a pu juger ou trouver adorables dans le film d'animation ne sont plus présents dans cette version, à l'instar comme cité plus haut de certaines répliques à tonalité enfantine, légère... Ce qui creuse davantage le ressenti que peut avoir un fan de l'univers Dragons, et qui s'attendait à retrouver ce Krokmou si amusant et mignon.

Mais autrement, malgré l'absence de cette caractéristique pourtant impactante de Krokmou, force est de constater qu'à l'heure des effets spéciaux de qualité (à condition d'y mettre les moyens), les dragons sont superbement modéliser, même si l'on perd cette aspect félin/canin qui nous avait ma foi marqué étant jeune.


Concernant les décors et autres accessoires, on reste sur du très bon : les paysages sont fabuleux, les costumes sont géniaux tout comme les lieux - et Beurk semble vivant !

Que demander de plus ?


Mais bien évidemment, si l'on fait un copier-coller du film d'animation, il va sans dire que l'on rajoute également les musiques de John Powell à la bande son. Et c'est un plaisir sans nom que d'être bercé et transcendé par les mélodies épiques qui nous avait fait vibrer il y a plusieurs années ; en ajoutant une petite touche orchestrale au rendu pour une expérience des plus percutantes !

Un très bon et excellent point pour ce film donc ! et en même temps...


... Dragons est avant toute chose le reflet quasi exact de son ainé, sorti en 2010. Et à vouloir copier-coller un film d'animation extraordinaire, Dean Deblois n'a pris aucun risque et nous offre, par défaut, une production de la même trempe, même si on aurait voulu à peine plus de liberté vis-à-vis du contenu, de l'histoire racontée... à l'instar des épisodes entre Rustik et son père. Et en même temps, paradoxalement, on regrette un peu de ne pas avoir scènes pour scènes, mots pour mots... tous ce qui était apparu à l'écran en 2010, que ce soit les blagues légères, les mimiques de Krokmou, ou même les culottes de Gueulfor. En somme, Dragons version "live-action" est, non pas une grande surprise - sinon celle qui signifie que le pari d'une transposition en réussie - mais un succès attendu (d'autant que le deuxième opus est déjà annoncé). Donc, je peux recommander le visionnage de cette version, mais s'il fallait choisir une version plus qu'une autre, il est indéniable que celle de 2010 remporte la compétition haut la main ; mais tout de même, un très bon divertissement !

Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
8
Écrit par

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Créée

le 19 juin 2025

Modifiée

le 19 juin 2025

Critique lue 11 fois

PhenixduXib

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