Tempête du désert

Même quand on est assez peu porté sur les blockbusters et le cinéma à grand spectacle, en général, et plus enclin à être subjugué par une œuvre telle que Il reste encore demain, par exemple, il serait malhonnête de ne pas reconnaître l'efficacité de Dune, la deuxième partie au moins autant que la première. Outre les effets spéciaux et la splendeur des paysages, c'est également le côté shakespearien, mais heureusement rarement pompeux, de l'ensemble, qui emporte l'adhésion, même sans la connaissance d'une seule ligne écrite par Frank Herbert. Dans cette tempête du désert, le héros, loin d'être monolithique, séduit par sa fragilité et sa ponctuelle indécision tandis que les méchants se révèlent parfaitement "al dente", à commencer par le jeune psychopathe aux allures de Erling Haaland aminci (mais oui). Malgré la longueur de l'opus et quelques références obscures pour les profanes, ce deuxième épisode ne reste pas ensablé, trouvant un assez juste équilibre entre scènes de combat, romantisme (mais oui, bis) et personnages secondaires marquants (mentions spéciales à Zendaya, Walken, Skarsgård, entre autres, mais surtout à Bardem, grandiose). Il manque un peu d'émotion à cette sombre épopée mais pas d'humanité. Quant à Timothée Chalamet, en dépit de sa jeunesse, son aspect relativement frêle ne le dessert pas dans ce rôle riche de nuances, quoique son charisme n'est a priori pas une évidence. Sans être un inconditionnel, on attend la suite avec un certain intérêt.