Citizen Vain
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Certes, c’est un méli-mélo d’idées, une mosaïque parfois désordonnée, mais c’est justement ce qui fait son charme. Il faut accepter de se laisser porter, de ne pas sur-intellectualiser et de suivre la vie quotidienne de Joe Cross, Sherif d'Eddington. (Joaquin Pheonix)
On y retrouve une critique lucide de la société en pleine ère Covid, où pro et anti-masques s’affrontaient comme deux camps irréconciliables. Aster met en lumière cette polarisation extrême que nous avons tous traversées. Période durant laquelle la notion du bien et du mal a été portée à un niveau caricatural, presque manichéen, au point d’étouffer toute nuance.
Le film explore aussi l’ingénierie sociale subtile, mais efficace, imposée par la culture woke, et la manière dont cette mouvance s’imbrique avec d’autres forces — antifas, militants, et individus « ordinaires » se retrouvant mécaniquement classés dans un camp, souvent malgré eux. C’est un miroir de notre époque, où le débat se transforme en ligne de front, et où l’identité politique prime, parfois, sur l'humain.
Ce qui rend le récit percutant, c’est que toutes ces tensions s’entrechoquent autour d’un personnage principal profondément attachant. Joaquin Phoenix, dans un rôle tout en fragilité et intensité, livre une performance d’une justesse incroyable. Son jeu rend le propos humain et évite au film de basculer dans le simple pamphlet idéologique.
L’univers visuel et narratif est superbement posé : il a cette cohérence et cette densité qui donnent l’impression d’un monde familier, mais subtilement altéré pour mieux révéler ses travers.
En somme, Aster ne se contente pas de raconter une histoire : il dresse un portrait acéré de notre époque, avec ses contradictions, ses hystéries, et ses élans de sincérité.
Créée
le 15 août 2025
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