Dualité et contrôle

Si je ne suis pas ultra fan de Villeneuve (je n'ai pas spécialement apprécié Prisoners plus que ça), sa filmographie m'intéresse beaucoup.

La photographie est très jolie. Je ne suis pas le genre de personnes qui aime la couleur jaune (Jeunet par exemple sa photographie et ses lumières, même si c'est réussi, ça ne me branche pas esthétiquement parlant), mais là c'est joli. Les couleurs sont moins saturées que dans la vraie vie, sauf le noir, le doré, le marron, le jaune, et le rendu est bien fichu.

La réalisation est impeccable. La plupart des mouvements de caméra sont légers et on a très peu de caméra épaule. C'est toujours très maîtrisé et joli de ce côté-là. La caméra sait d'ailleurs se poser sur les personnages lorsque ceux-ci éprouvent des moments de doute par exemple. Ce que j'ai aimé avec ce film, c'est qu'il dépeint la routine à merveille et qu'il sait poser une ambiance et amener du mystère pendant une heure et demie. Parce que oui, mesdames et messieurs, nous avons affaire à un film contemplatif, lent et branché film d'auteur qui ne dure pas 2h42 et c'est super. Là on a pile le temps qu'il faut pour connaître le personnage et le développer à travers ses gestes et ses actes, sans jamais en faire trop.

Gyllenhaal s'en sort évidemment à merveille, à la fois très charismatique le tout en dégageant une empathie très humaine qu'il est agréable à voir au cinéma.

Le concept du film, s'il est bien trouvé, reste à la fois sa grande qualité et son plus grand défaut. Ce film ne donne pas toutes les réponses et ce n'est pas désagréable, mais j'aurais vraiment aimé une ou deux explications (visuelles bien sûr, pas besoin de dialogue) supplémentaires pour mieux appréhender ce que j'ai vu. Qu'il y ait des ouvertures n'est en rien un problème, je veux juste ressentir le fait que tous les plans ne sont pas là par hasard et je ne l'ai pas toujours ressenti avec ce film.