Un scénario de type téléfilm avec de l'horreur ? Un film d'horreur sympathique et surprenant.

Même en étant fan de cinéma d’horreur, il y a des long-métrages à coté desquels on passe à coté. C’était le cas pour Esther. Sorti dans une période où le cinéma n’était pas fréquent que le cinéma d’horreur ne m’apportait aucun intérêt, mieux vaut tard que jamais pour découvrir ce film d’horreur qui a quand même su faire parler de lui. Voir une orpheline se faire adopter et dont ça va provoquer des accidents et des situations graves apportent un petit peu d’intérêt pour un film d’horreur. Et donc, que vaut ce long-métrage Esther ? Pour être honnête, c’est assez sympathique à regarder. Rien de parfait car les défauts sont bien présents mais c’est un film d’horreur qui reste réussi sur d’autres points.

Positif

• Kate (Vera Farmiga) est une mère qui a subi un traumatisme depuis la mort de Jessica (son troisième enfant qui est mort dans son ventre avant l’accouchement) et qui maintenant, essaye d’aller de l’avant avec Esther et ses deux enfants. C’est une mère attachante dans sa personnalité et on a de la peine pour elle au fur et à mesure que les choses se dégradent, surtout qu’elle est toujours la principale coupable pointée du doigt. En tout cas, c’est un personnage principal attachant qu’on a envie de soutenir.
  John (Peter Sarsgaard) est le mari de Kate et il cherche à la soutenir de son mieux possible malgré qu’il soit un peu naïf. Sérieusement, il ne se pose jamais de questions sur ce qui se passe depuis qu’Esther est avec eux mais il trouve toujours le moyen de la protéger. Après, il doit vouloir l’aimer autant qu’il aime Daniel et Max donc on peut comprendre qu’il veuille protéger sa fille adoptive. Et puis, malgré ses défauts, on peut comprendre son point de vue, sachant qu’il reste un grand soutien pour sa femme.
  Esther (Isabelle Fuhrman) est une petite fille orpheline qui a été adoptée par Kate et John et qui cherche à se faire accepter dans cette nouvelle famille. C’est aussi une fille qui semble avoir des secrets que personne ne doit savoir. Elle est intrigante mais c’est un personnage qui fonctionne très bien ici, surtout qu’on se demande ce qu’elle veut réellement auprès de Kate et John pour aller jusque là.
  Max (Aryana Engineer) est la fille sourde de Kate et John. Malgré qu’elle soit moins intéressante qu’Esther, c’est une petite fille si attachante. Sincèrement, elle est adorable et son envie d’avoir une sœur se comprend. En tout cas, elle est parfaite pour représenter l’innocence dans ce long-métrage, même si Esther menace cette innocence.




• Après avoir perdu leur troisième enfant dès la naissance, Kate et John ont décidé d’adopter une petite fille pour rejoindre leur famille. Ils tombent sous le charme de la petite Esther mais plus les choses avancent et plus ils se rendent compte qu’Esther n’est pas celle qu’elle veut leur faire croire, surtout quand il se passe des choses étranges. C’est une histoire assez intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur ce qui va se passer dans la suite. Après bon, ça rappelle une histoire d’un téléfilm qu’on voit sur TF1 ou M6 l’après-midi mais le coté horreur arrive à le rendre un peu plus intéressant.




• La relation qui se développe entre Esther et Kate est plutôt pas mal. On a la mère qui tente de prendre soin d’elle comme sa nouvelle fille et la fille qui se révèle de plus en plus dangereuse avec des objectifs « particuliers ». En tout cas, c’est une relation intéressante qui se développe entre elles au fur et à mesure des évènements.




• Le long-métrage démarre par Kate et John qui se rendent à l’hôpital pour l’accouchement avant que ça ne tourne mal et que Kate se réveille de son cauchemar. C’est une introduction intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur la suite de l’histoire et qui nous fait comprendre pourquoi ils veulent adopter.




• Le jeu d’acteur est assez bon de la part de la majorité des acteurs et actrices de ce long-métrage. C’est surtout le cas pour Isabelle Furhnam qui arrive à très bien joué entre son coté innocent et son coté meurtrier. Non réellement, le jeu d’acteur est une des meilleures choses de ce long-métrage.




• Question mise en scène, il faut reconnaître que le long-métrage a une mise en scène assez soignée, que ce soit dans les scènes horrifiques ou dans la majorité des scènes. En tout cas, on peut affirmer que la mise en scène est soignée dans ce long-métrage.




• En terme de symbolisme, il y a pas mal de choses intéressantes. On a ce que représente Jessica pour Kate (son traumatisme) ainsi qu’Esther par rapport à qui elle est. Il y a d’autres éléments qui fonctionnent encore mais ça serait du spoil de les dire.




• On a une évolution intéressante des choses en fonction que le long-métrage avance. Plus il avance, plus la relation familiale semble se dégrader d’une manière intéressante avec Esther. C’est sûrement le point le mieux réussi du scénario.




• La tension est assez efficace, on arrive à croire à la tension quand un personnage est concerné. C’est surtout grâce à la mise en scène bien travaillée que la tension est aussi efficace envers les différents personnages qu’on y voit.




• Les musiques s’en sortent assez bien. La majorité des musiques sont bonnes tout en arrivant à bien raconter ce qui se passe à l’écran. Même si elles ne sont pas marquantes, ça reste des musiques de bonne qualité.




• Si il y a une chose qui est très réussie, c’est l’inattendu. La majorité des évènements de ce long-métrage sont imprévisibles et fonctionnent très bien. On arrive même à être surpris par certaines révélations liées à Esther.




• Les décors sont plutôt pas mal en vérité. Quel que soient les lieux qui nous sont montrés, les décors sont assez convaincants dans leur ensemble, même les décors des urgences ne sont pas mal.




• Il n’y a pas grand-chose à dire sur les costumes à part qu’ils sont de qualité, notamment par rapport à Esther dont les costumes nous font bien comprendre qu’elle est très différente des autres.




• L’intrigue autour d’Esther marche bien. On sait qu’Esther est étrange mais plus le long-métrage avance et plus on a envie d’en savoir plus sur qui elle est réellement et pourquoi elle fait tout ça.

Négatif

• Daniel (Jimmy Bennett) est le fils de Kate et de John et celui-ci est un ado qui veut attirer l’attention de son père tout en évitant sa mère et en refusant qu’Esther fasse partie de la famille. Le problème avec lui, c’est qu’il n’est pas très utile. Les moments où il tente de se rendre utiles n’amènent à rien, et donc, c’est un personnage dont on aurait pu se dispenser pour ce long-métrage. Malgré qu’il devienne un peu plus attachant en voulant protéger sa sœur Max.




• Même sans connaître le synopsis et avoir vu la bande-annonce, on sent venir de très loin qu’Esther va être un personnage qui cache quelque chose, voir cache sa véritable personnalité. C’est un détail oui, mais ça n’empêche que ce long-métrage est extrêmement prévisible à ce sujet (même si elle nous surprend dans certaines de ses méthodes). C’est aussi à cause du fait que le scénario fait un petit peu téléfilm et donc déjà-vu dans le schéma scénaristique.




• Malheureusement, on retrouve quelques clichés de film d’horreur qu’on a déjà vu dans d’autres long-métrages et qui ne marchent pas. Par exemple, on a le coup du miroir qui montre le reflet d’un personnage puis, après un petit moment sans qu’on voit, revient essayant un jumpscare avec un personnage en plus. C’est un détail mais c’est dommage d’utiliser encore ce genre de clichés qui ne marche plus trop (même si ce long-métrage date de 2009).




• Malgré une mise en scène soignée, il y a un ou deux plans qui étaient peut-être dispensables. Par exemple, on a un plan d’Esther et Kate qui mangent différemment sans se parler, c’est sûrement là pour illustrer l’opposition entre les deux mais on le savait déjà. Les scènes d’avant nous ont déjà fait comprendre que Kate se méfiait d’Esther donc c’est un des rares plans dispensables de ce long-métrage.




• Est-ce qu’on ressent de l’émotion pour certains personnages quand il leur arrive quelque chose ? Non. Malgré qu’on ressente de la tension pour eux, on arrive pas à ressentir quelque chose pour eux quand quelqu'un est gravement blessé ou mort. C’est un détail pour un film d’horreur, certes, mais ça aurait pu fonctionner avec John par exemple, et ce n’est pas le cas…




• Question horreur, ce n’est pas que c’est mal fait, c’est qu’il manque un quelque chose pour que ça arrive à nous convaincre. En soi, la mise en scène et la tension sont bien gérées mais, étrangement, l’horreur n’est pas très efficace dans ce long-métrage.




• Mine de rien, la fin est un petit peu décevante. En soi, c’est une bonne fin méritée après ce qui s’est passé mais cette fin donne la sensation qu’il manque une scène. C’est regrettable, on aurait pu avoir une fin bien meilleure.

Au final, Esther est un film d’horreur assez réussi qui vaut le coup d’œil mais ce n’est pas un excellent film d’horreur pour autant. Enfin, les fans d’horreur arriveront quand même à passer un bon moment en regardant ce long-métrage. On a une bonne mise en scène, une tension efficace, un jeu d’acteur investi et de l’inattendu qui fonctionne bien. Après, le scénario fait un peu téléfilm, l’horreur n’est pas totalement efficace et la fin est un petit peu trop facile. Mais bon, malgré ses défauts, c’est un long-métrage d’horreur qui vaut le visionnage au moins une fois. Pour ma part, je ne m’attendais à rien mais je ne regrette pas d’avoir découvert ce film d’horreur avant d’aller voir sa suite. Il est peu probable que je le revois à l’avenir mais ça a été une découverte intéressante.