André Bonzel, qui avait clairement disparu des radars depuis pas mal d'années, livre un film qui tire sa force d'un dispositif radical : raconter sa propre vie à partir de bobines de Super 8 d'inconnu·es, glanées pendant 30 ans dans des vides-greniers.
À partir de milliers d'images anonymes, il reconstitue comme un puzzle sa propre enfance, marquée par un père aux abonnés absents et son éveil au cinéma puis aux plaisirs sexuels.
Croisant films de vacances, images tournées par lui-même ou par ses grands parents, voix off et bande originale (sublime) signée Benjamin Biolay, Bonzel reconstitue l'enfance heureuse qu'il n'a jamais eu, tout en racontant parallèlement l'histoire de France... et celle du cinéma. Cette capacité sans cesse renouvelée à nous arracher une larme à partir d'images dérobées est sidérante. Quelque part entre "Cinéma Paradiso" et "Carré 35", "Et j'aime à la fureur" est probablement l'un des plus bel hommage autobiographique au cinéma.