Je crois que je ne comprendrais jamais comment une saga aussi insignifiante que Fast and Furious a pu avoir une fanbase qui s’est crée au fil des années et cumuler pas moins de 7 films jusqu’en 2015 si on ne compte pas les opus 8, 9 et 10 confirmés par Vin Diesel. Ce n’est pas la pire saga de ces dernières années, quand on voit Divergente ou encore Twilight ainsi que les Resident Evil, on peut trouver vachement pire.


Mais quand je vois que cette saga a réussit à accumuler de plus en plus d’argent au box-office de film en film à partir du quatrième volet, je reste quand même sur le cul même en sachant que la mort de Paul Walker a servi de médiatisation et a entraîné une réaction hallucinante chez le public phare de cette saga. Les gens, je veux pas passer pour un râleur ou un rabat-joie, mais une fois passé les cascades de voitures, Paul Walker et Dwayne Johnson à partir du cinquième volet, qu’est-ce que ces films apportent vraiment ? A part un plaisir coupable, j’y ais finalement pas trouvé grand-chose que des scènes beauf voire limite sexiste vu que la chaudasse et les belles bagnoles ont été le principal intérêt de cette saga et gardent encore une place dans les derniers volets.


A son crédit, Fast and Furious a lentement mais surement basculé du film de bagnole beauf à base de courses de voiture et de chaudasse bien exhibé par la caméra, au blockbuster bêbête que sont les opus 5 et 6. Et l’arrivée de Dwayne Johnson, le futur Maui dans Moana prochainement, a rendu le visionnage de ces films plus supportable, au point qu’il est possible d’apprécier (je pense) le 6 comme un blockbuster d’été sans prise de tête. Mais entre le 6 et le 7, la saga a basculé, ce coup-ci, au film d’action idiot et pas pour le meilleur, surtout quand on voit le résultat final.


Dés l’ouverture du film, avec Jason Statham et le plan-séquence bien mou qui tente de rendre son nouveau méchant terrifiant (mais qui, à la place, nous gratifie d’un gros faux raccord sur la taille de l’hôpital) ça sent mauvais. Cet acteur n’étant qu’un adepte du cinéma d’action et se contentant de nous servir sa bouille habituel avec son regard perçant tout en faisant la gueule en plus d’en avoir après nos héros que pour une histoire de vengeance et de famille, sans compter qu’il apporte son lot d’incohérence et de facilité d’écriture. La saga n’a jamais offert un méchant potable, ça ne change pas ici, frustrant de savoir que Charlize Theron va enrôler ce job prochainement.


Parmi les autres têtes, la saga s’offre le luxe d’engager Djimoun Hounso et Kurt Russel pour du sang neuf. Sauf que dans le premier cas, son personnage n’a ni personnalité, ni le temps nécessaire pour être mémorable, je me souviens même pas de son prénom ni de son nom. Quant à Kurt Russel, même si c’est triste de voir un acteur comme lui là-dedans pour un rôle si basique, ça ne l’empêche pas de puer la classe


et de tomber au combat comme un vrai bonhomme


(même pour 15 secondes ou il descend du méchant en une balle ce mec est bad-ass).


Par contre, ce que je ne pardonne pas à ce film, c’est d’avoir mis Dwayne Johnson de côté alors qu’il était la principale source d’intérêt des deux précédents volets, son personnage étant le seul qui me fasse sourire. Là il apparaît à peine 10 minutes après un combat anecdotique avec Statham (la seule scène de combat correctement filmé) et revient en toute fin de film pour même pas 5 minutes. Même ce navet de Hercule de Brett Ratner lui rend plus honneur que ça.


Pour le reste, on retrouve les habitués comme Michelle Rodriguez en garçon manqué et à caser dans la liste des acteurs jouant leur cliché. Tyrese Gibson nous ressort Roman Pearce le black rigolo sans imagination aux blagues et répliques casse pied, Chris Bridge reste toujours aussi anecdotique que dans les deux précédents volets, et Jordana Brewster ne sert à rien et ne joue que le rôle de la love interest pour Brian O’Conner. Quant à Vin Diesel, cette saga m’a introduit à l’acteur de film d’action (puisque dans Les Gardiens de la Galaxie, il jouait en motion capture), mais pas pour le meilleur puisque le jeu du comédien est finalement limité, Diesel dégageant trop peu d’émotion.


Et même après 7 films je ne ressens aucun attachement ni intérêt pour Dominic Toretto, même avec Paul Walker à ses côtés puisque je ne crois au duo ni dans le premier, ni dans le 4 qui se plante à les rattacher, et donc pour la suite c’est paumé d’avance. Et si sa "famille" arrive à être plus supportable à partir du 6, ça ne suffit pas à en faire un bon personnage.


Quant à Paul Walker… en fait j’aime bien l’acteur et c’était peut être la seule autre raison pour laquelle j’ai vu la saga jusqu’ici, et c’est pas des conneries. Il a de la gueule et fait bien son boulot de comédien, et je trouve qu'inspire une certaine sympathie, j’ai même été un poil ému par sa toute dernière scène en fin de film pour les fans du comédien et de la licence. Mais le personnage de Brian O’Conner, si il reste le plus supportable de tous, n'a rien de bien incroyable non plus (en tout cas ça reste mieux que Sean Boswell).


Mais pour un film qui vend rendre un hommage à Paul Walker, ça aurait été bien qu’il soit bon et ne se contente pas d’être un film d’action bas de gamme en plus d’être mal réalisé. Sachant que James Wan montre qu’il ne sait pas faire un film d’action sans découper les scènes d’action n’importe comment lors des scènes de combats (celui entre Brian et le sbire dans le bus était à vomir), quand il ne les rend pas ridicule d’irréalisme rien qu’avec la scène des buildings en Emirats Arabes Unis, en plus d’être mal monté malgré une caméra qui reste active en dehors des scènes d’action.
Justin Lin avait beau ne pas avoir une patte personnelle et ignorer les lois de la physique ou de la logique plus d’une fois comme dans l’ouverture du 5, c’était bien monté et suffisamment dynamique pour divertir et ne pas gâcher la chorégraphie des cascades en voiture qui est la seule qualité que l’on retrouve de film en film. Alors que là, il est difficile d’en profiter, surtout si on tombe dans le n’importe quoi.


Et niveau n’importe quoi, l’écriture du script aussi fait fort. Le fait même que les 7 films ont pour principal intérêt central les bagnoles de tuning (chose dont j’en ais rien à foutre) et les belles nanas en petites tenues exotiques (quand ça ne vire pas au vulgos ou sexiste) en font déjà une saga de beauf sans intérêt, même dans les derniers films on n’y échappe pas,


comme le plan gratuit sexy sur Ramsey en bikini et sur ses formes.


Et même en s’éloignant un minimum du milieu des voitures, Chris Morgan qui scénarise chacun des films depuis Tokyo Drift montre à chaque fois qu’il est incapable d’écrire un film sans ramener des dialogues lourds ou cliché, ou sans rendre ses personnages pauvre de personnalité.


Et ce sans compter les grosses facilités et raccourcis scénaristiques ridicules autour du personnage de Deckard Shaw qui arrive quand même, d’une séquence à une autre :


à se retrouver à combattre Luke Obbs avant d’être à Tokyo ou il appelle Toretto après avoir renversé Hann en voiture alors qu’on n’a aucune indication sur le temps qui s’est passé entre les deux événements.


Ce n’est pas tellement mieux quand on voit


comment il arrive à Abou Dhabi en EAU en milieu de film, puisqu’à ce moment là il sort carrément de nulle part.


Même l’idée de la quête de mémoire pour apporter de l’épaisseur autour du personnage de Leticia Ortez sont trop vite délaissé et finalement trop sous-exploité, dommage vu que cela nous permet d’avoir deux ou trois belles scènes même si Rodriguez n’arrive pas à se détacher de son image de garçon manqué.


Quant à la mort de Hann, elle est trop vite expédiée et ne touche pas puisque le personnage n’a jamais eu assez de développement en dehors de sa relation avec Gisèle dans les opus 5 et 6.


Pour le reste, c’est un film d’action lambda, avec sa petite touche de beauf visuel et pas bien malin comme on en voit à la pelle dernièrement avec une histoire qui a déjà été fait et refait en bien mieux ailleurs, rien que dans la saga Mission Impossible par exemple. Le tout saupoudré par du baratin pas drôle de Roman Pearce, un combat de nana en robe sexy avec Michelle Rodriguez pour le public cible (je le répète, y’a toujours sa dose de beauf dans chaque film), et on n’oubliera pas de citer Bryan Tyler à la musique qui nous gratifie, une fois de plus, d’une bande-son sans imagination et au pire assommante.


Cela n’en fait pas la pire saga du monde, et toute saga de film doit avoir ses fans. Mais c’est désolant de voir les Fast and Furious récolter plus de blé que d’autres sagas ou films qui ont bien plus à offrir au public et ne se limite pas à satisfaire les instincts primaires des collégiens ou des beaufs. Et quand je vois qu’on risque, au mieux, d’avoir jusqu’à 10 films ou au pire plus, et que ces films attirent toujours aussi facilement, c’est pas rassurant pour les années à venir. Entre ça et Les Minions la même année, il serait peut être temps d'arrêter les frais.
Quitte à voir des films avec des courses de voitures ou des scènes d’actions à véhicule : autant voir les Mad Max de Miller ou Speed Racer des Wachowski, au moins ces films se foutent pas de nos gueules avec des scripts idiots et beauf.
J’aurais qu’un seul conseil à donner : n’allez surtout pas voir Fast 8 en salle, mais j’insiste, ça ne mérite pas autant d’intention.

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le 6 juil. 2016

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